Madeline Doyle
ft. Emilia Clarke Be Happier
trigger warning : maladie (cancer), agression sexuelle, machisme, misogynie

âge, lieu de naissance : J’ai eu 37 ans en septembre dernier. En effet, je suis née à Londres, le 10 septembre 1985. Je suis un pur produit des années 80 et fière de l’être. origines, nationalité : Je suis britannique, sujet de sa majesté le roi Charles III et de feu la reine Elisabeth II d’Angleterre. On peut même dire que je suis le fruit de nombreuses origines du Commonwealth. En effet, mon père Padraig Doyle, avocat d'affaires né à Belfast, est un irlandais 100% pure guinness; et ma mère Margaret Roy, écrivaine née à Glasgow, est à 3/4 écossaise et à 1/4 indienne. Et oui il se trouve que ma grand-mère est le fruit de la liaison de mon arrière-grand-mère avec un dignitaire indien. Je suis donc à 4/8ème irlandaise, à 3/8ème écossaise et à 1/8ème indienne. occupation, situation financière : ££££, Je suis l’heureuse propriétaire d’une agence d’évènementiels spécialisée dans l’organisation de mariage qui se nomme « Beautiful Day ». J’en suis la wedding planneuse attitrée. Financièrement, je suis indépendante depuis mes 21 ans. C’est à dire depuis que j’ai commencé à travailler pour mon MBA de commerce en tant qu’alternante au sein d’une agence d’organisation de mariage londonienne qui avait pignon sur rue. A partir de ce moment-là j’ai bossé comme une acharnée et j’ai mis de l’argent de côté pour pouvoir ouvrir un jour ma propre entreprise. Quand à 29 ans je suis revenue vivre à Weymouth, j’ai ouvert mon agence d’évènementiel grâce à l’argent que j’avais de côté et à l’investissement de mes parents dans mon affaire. Et je peux vous dire que mon père n’a pas investi par amour pour moi mais en homme d’affaires. Il détient 25 % du capital et se montre un investisseur exigeant des résultats. statut civil, orientation : Je suis célibataire, les plus cyniques disent que je suis mariée à mon travail. Il faut dire que niveau choix de mes partenaires je tombe toujours sur des spécimens rares. Le dernier en date, un macho pur et dur, a cru qu'il pouvait se permettre de s’immiscer dans mon travail ! situation familiale : J'ai 3 grands frères que j'aime plus que tout : Matthew, 45 ans, avocat d'affaires, marié avec Simon ; Charles, 43 ans, propriétaire d'un restaurant à Weymouth, fiancé à Charlotte ; et Henry, 41 ans, professeur de sciences au lycée de Weymouth, marié à Bonnie. Nous sommes les enfants d'un couple heureux depuis maintenant 49 ans. Ils sont marié ensemble depuis 47 ans, ce qui fait d'eux une exception parmi tous les couples que j'ai croisé dans ma vie. J'avoue que je rêve d'un amour comme celui qu'ils ont. C'est peut-être l'une des raisons pour laquelle j'ai ouvert mon agence. péché mignon : J'aime le chocolat, je pourrais en manger dans mon sommeil. saison préférée : Ma saison préférée est l'automne. D'une part parce que je suis née en septembre et que donc cette saison est la mienne. D'autre part parce que j'aime les couleurs dont les forêts, la campagne et la plage de Weymouth se parent. J'aime sentir l'odeur de l'herbe que l'on coupe une dernière fois avant l'hiver. J'aime sentir la pluie tomber sur mon visage. Je suis une fille de l'automne. endroit favori : A Weymouth mon endroit favori est la maison de mes parents. C'est un havre de paix comme il en existe peu. Je sais que là-bas je serais toujours en sécurité. à Weymouth depuis : Ma famille et moi nous nous sommes installés à Weymouth en 1992 quand j’avais 7 ans. Ainsi jusqu’à mes 18 ans j’ai vécu et grandi dans cette jolie station balnéaire du Dorset. Ensuite je suis partie une dizaine d’années pour faire mes études et apprendre mon métier. Et cela fait maintenant 8 ans que je suis revenue m’installer à Weymouth pour de bon.  traits de caractère : Etre la seule fille au milieu de trois garçons vous apprend vite à jouer des coudes et à vous imposer. On dit souvent de moi que je ne suis pas du genre à m’effacer ou à jouer de mon statut de femme pour obtenir quelque chose. On peut dire aussi que l’épreuve que j'ai traversée à l'âge de 12 ans à déterminé mon caractère. Avec l'aide de ma famille, de mon psychiatre je me suis reconstruite et j'ai décidé que je voulais être une femme forte, combative, déterminée et qui ne se laisse pas faire. Dans mon travail on me décrit comme une bosseuse, une perfectionniste, qui est exigeante autant envers les autres qu’envers elle-même. Cela ne m’empêche pas d’être compréhensive et disponible. D’ailleurs je donne sans compter et je n'hésite jamais à mettre la pain à la pâte. Ma mère dit de moi que je suis observatrice, que je remarque toujours le petit détail, le petit grain de sable et cela fait de moi une wedding planneuse hors pair. Apparemment si vous avez un ennui, un problème, je suis de bons conseils. On dit souvent que j'arrive à dénouer les pires situations. Enfin, c'est surtout quand il s'agit des autres parce que je suis plutôt miss catastrophe dans ma vie personnelle. D'ailleurs en dehors du travail, sous la carapace de la working girl, je me révèle comme une jeune femme parfois maladroite, complexée, attentionnée et qui a le coeur sur la main. Je pense être une fille naturelle, sensible, qui adore s'amuser et rire.


quelle est votre définition du bonheur ? dans votre vie, vous considérez-vous actuellement comme heureux ? Oh là vous m’en posez une sacrée question. Je dirais que le bonheur c’est une quête perpétuelle. On ne peut pas en donner une seule définition. Je crois que chacun à sa propre idée du bonheur. Par exemple, le bonheur ressemble au couple que mes parents forme depuis 49 ans. Après 47 ans de mariage et quatre enfants, ils ont créé un couple solide où chacun fait des efforts l’un pour l’autre. Ils ont créer ensemble une famille avec des valeurs importantes comme l’écoute, l’estime de soi, l’honnêteté et l’entraide. Quand je les vois se tenir la main pour se balader le long de la plage, se bécoter comme des ados au cinéma ou simplement s’appeler par de tendres surnoms, alors je pense qu’ils sont une définition du bonheur. Mais je pense que l’on peut aussi définir le bonheur par ce que l’on accomplit au quotidien, par les actions que l’on mène, par les personnes que l’on aime et à qui l’on tient. En ouvrant ma propre entreprise, en m’accomplissant en tant que wedding planneuse, je pense que je construis ma part de bonheur. Ce n’est pas forcément la définition la plus commune mais je suis heureuse du chemin que j’ai parcouru professionnellement, des personnes que je peux appeler mes ami.e.s, de ma famille. Bien sûr j’aspire à rencontrer une personne qui m’aimera comme je suis et que j’aimerais comme il est et avec qui nous formerons une famille.

que représente Weymouth à vos yeux ? pensez-vous quitter un jour la ville ou y rester jusqu'à la fin ? Weymouth c’est mon port d’attache, c’est mon point d’ancrage, c’est l’endroit où ma famille habite, où j’ai créé ma bulle de bonheur. C’est aussi un endroit où j’ai vécu un drame mais je préfère ne pas y penser. Weymouth représente mon passé, mon présent et mon futur. C’est ici que je veux m’épanouir et qui sait rencontrer quelqu’un.
Pour tout vous dire, je suis partie de Weymouth pendant plus de 10 ans pour mes études et pour travailler. Je pense que j’aurais pu continuer, encore pendant quelques années, de vivre loin de Weymouth mais en définitive je suis heureuse d’être revenue ici. Revenir pour prendre soin de ma mère n’a pas été un fardeau, au contraire. J’aime à penser que c’est le destin qui a décidé qu’il était temps que je me recentre sur l’essentiel : la famille, les amis et faire ce que j’aime.



Ꙙ Les Doyle ont vécu à Londres pendant 6 ans et demi puis ils s’installèrent à Weymouth. Ꙙ Maddie a fait des études de commerce à Cambridge. Elle suit les pas de son père, de sa mère et de ses frères. Ꙙ C’est à Londres avec la Grande Prêtresse du mariage, Imane Salah, qu’elle a appris les ficelles du métier de Wedding planer. Ꙙ Maddie est revenue à Weymouth suite à l’annonce du cancer de sa mère. Elle décide de s’y installer définitivement et  de créer sa propre agence d’évènementiel. Elle est depuis 8 ans l’une des wedding planneuse incontournable de la région. Ꙙ Elle adore son job et le fait avec passion. Ꙙ Maddie a été agressée sexuellement par un copain de lycée de son grand frère Henry quand elle avait 12 ans. A Maddie suit toujours une thérapie pour combattre les cauchemars qui la hantent toujours mais également pour réussir à se construire une belle vie et une bulle de bonheur bien à elle. Ꙙ Maddie a tendance à se mettre en couple avec des hommes qui ne lui conviennent pas. Le dernier en date était professeur de sport au lycée de Weymouth. Ils sont restés deux ans ensemble avant que Maddie ouvre les yeux et ne réalise que ce type était un macho, sexiste et imbue de lui-même.Ꙙ Maddie aime écouter de la musique que ce soit en concert, dans un bar, avec des amis ou  simplement chez elle. Ꙙ Les livres sont une autre passion de Maddie. Romans, BD, essai, biographie, elle est curieuse de tout. Avec une mère écrivain c’est un peu normal.Ꙙ Autant le dire de suite si vous êtes un intime appelez-là Maddie ou Mad, si vous êtes un ami ou une relation de travail appelez-là Madeline ou encore Miss Doyle. Ꙙ Maddie adore manger. Elle n'a jamais eu les qualités requises pour faire des études culinaires mais elle a toujours un palais très sûr. D'ailleurs son grand frère Charles, Chef cuisinier, lui demande toujours de goûter et de tester ses plats avant qu'il ne les propose à la carte. Cuisine italienne, cuisine coréenne, cuisine marocaine ou cuisine anglaise (oui j'ai bien dit cuisine anglaise), elle se délecte de tout. Un bon plat de spaghetti Caccio e peppe ou un bon fish and chips ou simplement un bon cookie et Madeline est aux anges.

pseudo, prénom : CherryBlossom âge, lieu de résidence : 34 ans type de personnage : pré-lien de @Fanny Lewis  crédits : Gifs fiche : Tumblr / Ava: HN avis, autres : Joli endroit, j'aime beaucoup  

Madeline Doyle
ft. Emilia Clarke Be Happier
trigger warning : maladie (cancer), agression sexuelle, machisme, misogynie




10 Septembre 1985 – Londres
« Maman… Maman euheuuuuuu… moi aussi je veux la voir !!! » Dans les bras de sa maman, la petite Madeline s’endormait doucement sans savoir à quel point elle était au centre des attentions de sa famille. « Henry parle plus doucement et vient près de moi. Charles mon cœur laisse-lui ta place. » Le petit garçon de 4 ans grimpa sur le canapé et posa un regard mi-émerveillé mi-intrigué sur la nouvelle venue. Elle lui semblait si petite, si fragile. « Maman, je peux la prendre ? » Maggie regarda avec amour celui qui était jusqu’alors son petit dernier. « Juste une minute mon ange, ensuite je vais aller la mettre au lit. » Avec une infinie fierté le petit bonhomme porta sa petite sœur et lui déclara avec sérieux « Tu es ma petite sœur. Je te défendrais contre tous les méchants ». Padraig lança un sourire pleine de tendresse à son épouse tandis que Charles et Matthew les aînés riaient de bon cœur à la déclaration de leur benjamin.

Septembre 1987 – Aéroport de Belfast– 2 ans
Des cris et des rires d’enfants provenaient de la zone de récupération des bagages. On avait l’impression d’une joyeuse pagaille. La famille Doyle venait d’arriver à Belfast où Padraig et Margaret avaient des obligations pour leurs emplois respectifs : grosse affaire au tribunal pour Padraig et une tournée de dédicaces pour son dernier livre pour Margaret. Par un concours de circonstances ils n'avaient trouvé personne pour garder leurs enfants. Donc le couple Doyle était parti en voyage d'affaires avec leur joyeuse marmaille. « Thew, tend-moi » la petite Maddie avait une admiration sans borne pour son aîné. Elle le suivait partout et de manière tout à fait mignonne il prenait soin d’elle. « Maddie, tu dois rester à côté de maman. Moi j’aide Papa à récupérer les sacs. » Comme si elle était une adulte, elle se planta devant lui et lui lança un regard emprunt de défi. « Moi aussi veut aider » Matth chercha l’approbation de son père et concéda à laisser la petite lui prêter main forte. « Tiens petite chipie, c’est la valise d’Henry. Attention.. » « Lourd, est lourd valise» Tant bien que mal la fillette tirait sur la poignait de la valise à roulette qui avançait de quelques centimètres à chaque tentative. « Tu veux de l’aide Mad ? » Henry s’était approché de sa soeurette avec un sourire en coin. « Non, moi forte comme maman » Toute la famille s’esclaffa devant son air buté.
 
Septembre 1992 – Weymouth – 7 ans
Dans une rue de la jolie ville côtière de Weymouth, une fillette de 7 ans et sa mère marchaient sans se presser vers l’école qui était au coin du carrefour. La chevelure brune de la petite fille retombait en cascade sur ses frêles épaules tandis que sa main serrait fort celle de la jeune femme à la chevelure identique coupait en un carré audacieux. « Maman, tu crois que les enfants seront gentils… » soupira Maddie en évitant que sa mère ne puisse voir son désarroi. Pourtant Margaret stoppa net leur marche, s’accroupit et regarda sa fille avec douceur. « Madeline, Ava, Sarah Doyle si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu as peur d’aller à l’école. Tu sais, cette école accueille des enfants depuis des années et des années. Et donc il y aura certainement d’autres enfants qui seront nouveaux ici. Et puis Henry sera au collège juste à côté et il t’attendra pour rentrer à la maison. » Le regard de Maddie se fit un peu méfiant bien que beaucoup moins angoissé. « Et si je n’aime pas ma classe, ou mon professeur. Et si je n’arrive pas à me faire des amis ? » Maggie sentit combien sa petite dernière avait cogité depuis l’été et combien elle avait réfléchi à son statut de nouvelle venue. « Maddie, on ne peut pas aimer tout le monde et tout le monde ne peut pas nous aimer. Alors même si tu ne deviens pas amie avec tout le monde, tu réussiras à trouver ceux avec qui tu feras un bout de chemin. » La jeune femme serra sa fille contre son cœur et embrassa ses cheveux. « Merci maman, je t’aime » murmura la petite anglaise.

Fin Août 1997 – Weymouth – Bientôt 12 ans TW: agression sexuelle
Madeline balança son sac à travers la chambre avec toute l’énergie du désespoir.  Elle avait envie de mourir, elle voulait se laver, elle se sentait sale, elle le détestait. Elle ne voulait plus jamais le voir, elle ne voulait plus voir personne, elle voulait prendre une douche. Soudain la porte de sa chambre s’ouvrit à la volée. « Tu peux me dire pourquoi tu rentres comme une furie Maddie ? » Son grand frère Matthew se tenait sur le pas de la porte et la regardait interloqué « Tu ne devais pas aller à la plage avec tes amies ? » La rage au ventre, la jeune fille alla ramasser son sac et le balança sur son bureau. « Je.. n'ai... pas... pu... y aller…» La demoiselle se retourna et du haut de ses 1m45 toisa son aîné avec les larmes aux yeux. « C'est quoi cette crise ? Tu n’en ferais pas un peu trop Mad ? » Elle semblait sur le point de hurler. Elle enleva son pull, elle attrapa une serviette de toilette et le toisa « Laisse-moi ! Je dois prendre une douche..." Matthew la toisa longuement, il remarqua des bleus sur ses poignets, il voyait bien qu'elle fuyait son regard, que son visage était pâle, que son corps semblait meurtri. "Madeline... Tu as eu un problème avec tes amies ?" Maddie prit sa tête dans ses mains puis planta ses yeux dans ceux de son frère. "Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Que je saches, toi tu vas bientôt repartir à Londres pour tes études ! Tu ne seras pas là… » Le jeune homme fut blessé de l’entendre dire cela. Il savait bien qu’elle s’était sentie abandonnée quant il avait quitté la famille pour rejoindre Cambridge pour y faire son droit. « Tu es injuste… J’ai toujours été de ton côté et je… » « Non tu n’étais pas à mes côtés… Tu ne m’as pas protégé… Tu dis que j’en fais trop mais tu ne sais pas ce qui s’est passé...Tu ne sais rien Matth, tu n'étais pas là... Tu n'étais pas là... Il... Il...» Ses yeux bleus clairs s’embuèrent de larmes, sa respiration devint hachée et alors elle sentit comme un barrage explosé en elle sous le coup de son chargin. « Je veux partir… je veux juste partir… Je déteste cette ville, je déteste cette vie… » Sans laisser le temps à sa jeune sœur de réagir, Matthew l’attrapa et la serra dans ses bras. Alors elle s’abandonna et commença à pleurer doucement puis en gros sanglots. Avec compassion et tendresse il lui caressa les cheveux « Maddie… Est-ce qu'on t'a fait du mal...? » La jeune fille frissonna sous la main de son frère. « Maddie tu peux tout me dire, tu peux me faire confiance... » Alors la jeune demoiselle Doyle expliqua qu'elle avait rencontré un copain d'Henry du lycée pendant qu'elle attendait ses amies sur la digue. Ils avaient discuté ensemble et puis il lui avait demandé si elle voulait se balader avec lui. Comme elle le connaissait, elle n'avait pas vu le mal, qu'elle ne pensait pas qu'il l'embrasserait, qu'il la toucherait, qu'il... La pauvre petite s'excusa auprès de son grand frère, elle pleurait et s'excuser. Matthew ferma les yeux à mesure du récit, son visage devint blanc et il ne put que resserrer son étreinte autour de sa petite sœur comme s’il pouvait effacer l’agression sexuelle qu’elle venait de subir. Après ça Matthew en informa ses parents... Maggie perdit son sang froid, elle voulait aller trouver le bourreau de sa fille, elle voulait lui faire mal. Mais Padraig, la voix de la raison comme toujours, décida qu'il fallait tout de suite porter plainte, qu'il fallait que justice soit faite pour Maddie puisse un jour se reconstruire...

Juillet 2002– Weymouth – bientôt 17 ans TW: agression sexuelle
Le soleil luisait sur l’océan, le vent soufflait doucement dans ses longues boucles brunes et l’eau chatouillait doucement les pieds de Madeline. Si elle ne s’était jamais remise de ce que lui avait fait subir son bourreau, elle avait continué d’avancer, de marcher, de se tenir debout. A bientôt 17 ans, elle n’avait jamais été amoureuse, elle avait eu des coups de coeur mais tout contact physique au-delà d’un simple baiser était encore trop pour elle.  Ce n’est pas qu’elle n’avait pas envie de tomber amoureuse ou d’expérimenter le sexe mais elle avait toujours le souvenir de cette terrible journée 5 ans plus tôt. Son psy lui disait qu’elle faisait des progrès, qu’elle était courageuse et résiliente et qu’un jour, quand elle s’en sentirait capable elle pourrait avoir une relation amoureuse. Pour faire contre mauvaise fortune bon coeur, Maddie était devenue une fervente défenderesse du droit des femmes. Elle se montrait parfois féroce envers ses frères et son père mais surtout envers le patriarcat et le machisme de la société actuelle. Mais pour l’heure, elle ne pensait qu’à la sécurité et la paix qu’elle ressentait ici sur cette plage à Weymouth. « Maddie ! Maddie ! Maaaddiiee ! » Le sourire aux lèvres elle se retourna et fit de grands signes à ses parents qui étaient en haut de la dune. « Venez vous baigner l’eau est géniale ! » « Maddie remonte à la maison ! Charles est arrivé ! » Entendant ses mots la jeune femme récupéra ses affaires et courut les rejoindre. « Je croyais qu’il ne devait venir que la semaine prochaine. » Son père l’entoura de son bras et l’embrassa sur la joue. « Il n’est pas venu seul. Il a amené Carla avec lui pour nous la présenter. » Maddie plissa les yeux avec un air renfrogné. « J’espère qu’elle sera plus intelligente et sensée celle-là. Parce que bon  Lolita, elle était peut-être jolie mais ce n’était pas une lumière. » « Madeline Doyle ! Un peu de respect tout de même ! Et puis Lolita était une très gentille fille et très sympathique. » Madeline éclata de rire et regarda ses parents en coin. Son père ne disait rien mais il avait un sourire qui ne la trompait pas. Quant à sa mère, elle avait un air contrit qui voulait tout dire. « Pardon Mam, c’est juste que chaque été depuis qu’il a 16ans, Charles, nous ramène l’amour de sa vie. J’espère juste que Carla tiendra plus qu’un été. » .

A bientôt 17 ans, pour tout le monde Madeline était une adolescente rêveuse, sociable, sérieuse dans ses études et avec une passion pour la musique, les livres et la mode. Depuis qu’elle était au lycée de Weymouth tout se passait comme dans un rêve. Elle s’était fait une petite bande de potes qu’elle adorait et qui venait souvent passer des soirées chez ses parents. Son lycée, un lycée lambda comme dans toute l’Angleterre, lui convenait totalement et les profs comme les cours étaient intéressants. La jeune femme savait qu’elle allait devoir se jeter dans le grand bain l’année prochaine puisqu’elle avait pour projet de faire ses études supérieures à Cambridge comme sa mère et son frère Henry à présent. Elle voulait intégrer cette prestigieuse université et elle se voyait bien vivre en colocation avec son frère ou avec une autre étudiante sympa qu’elle rencontrerait à la fac. De sa mère, Maddie, avait le goût de l’aventure et des voyages, et de son père, elle avait le goût des études et du travail bien fait.
 
Octobre 2003 – Cambridge – 18 ans
Son diplôme de fin d’études secondaires en poche, les formalités de passeport réglées et l’appartement de Cambridge loué et meublé, Madeline était partie, avec sa meilleure amie Charlotte, faire un tour d’Europe. Elles rencontrèrent des garçons sympas, qui les accompagnèrent sur la côte d’Azur puis sur la côte Italienne. Elles les quittèrent en partant pour la Grèce où elles rencontrèrent d’autres jeunes gens. Ce fut un été festif où les deux filles s’amusèrent avant de reprendre leurs études.

Quand Madeline fit sa rentrée à Cambridge, elle comprit immédiatement qu’elle n’était pas là pour faire de la figuration. Cette institution était encore très marquée par le sexisme et la machisme et elle sentit qu’elle devrait faire ses preuves et jouer des coudes pour faire sa place et montrer que les femmes n’étaient pas là pour la déco. Il faut dire que le choix de la filière commerce était très prisée et surtout par les fils à Papa de la Haute Société britannique. « Vous avez-vu cette brunette en cours de Macro Economie ? Elle se prend pour qui à contredire Sir Edington ? On devrait interdire Cambridge aux filles. » Madeline était installée au comptoir du Pub « L’aviron », lieu emblématique des étudiants de l’institution universitaire, lorsqu’elle entendit ces mots. Intriguée, elle continua d’écouter sans mots dire devant le regard mortifié de ses ami(e)s. « Elle n’avait pas tort non plus de rappeler que le dernier prix nobel d’économie avait remis ce système en échec. Elle n’est p.. » « Attend Rich’ tu ne vas quand même pas défendre cette « femelle ». Si elle pense que parce qu’elle est jolie et qu’elle a de la répartie on va lui donner son diplôme. A mon avis… » «  Oui tiens, donne-nous ton avis John. Non parce qu’apparemment comme je suis une « femelle », je ne devrais pas être ici et surtout je n’ai pas du être livrée avec un cerveau. » Le jeune anglais devint écarlate en entendant puis en voyant Madeline venir à leur table. Son regard perçant, son visage d’habitude si doux devint dur et froid tout comme sa voix. « Et bien alors Sir John tu ne trouves rien à me dire  à présent. » « Je.. Je ne voulais. » Elle rejeta sa tête en arrière dans un éclat de rire et le fixa avec intensité. « Je pensais que dans la Haute Société on apprenait aux futurs Lord à se tenir en public et surtout à ne pas tenir de propos injurieux dans un lieu public. Que tu ne m’aimes pas cela ne me gêne pas. Je ne t’aime pas non plus. Par contre, que tu remettes en cause mon intelligence, mes compétences et ma place ici sous prétexte que je suis une femme, je trouve cela d’une bassesse incroyable. » Madeline allait s’en retourner à ses amis lorsqu’elle revint à lui « Je te conseille de garder dès à présent tes commentaires pour toi. Je suis ici et j’y resterais que cela te plaise ou non. Sur ce je vous souhaite une bonne soirée messieurs. A bientôt en cours. » Avec un sourire carnassier elle les dévisagea et s’en alla vers ses ami(e)s.

Juin 2006 – Cambridge – 20 ans
Avec fierté Madeline portait la toge noire et le collier de Major de Promotion. Elle venait d’obtenir son Graduate de commerce avec les honneurs et se tenait devant un parterre d’étudiants, de professeurs, de parents et de chefs d’entreprises. Son discours inspiré fut applaudi par tous mais particulièrement par sa famille, ses amis et Rich’, son petit ami depuis maintenant deux ans et demi. Rich et elle s’était rapprochée après l’altercation que Madeline avait eu avec Sir John MacIntosh Junior. D’ailleurs, John avait fini par interrompre ses études à Cambridge après la deuxième année enfin on lui avait fait comprendre que ses résultats catastrophiques n’étaient pas en adéquation avec l’élite de l’Université. Avec Rich, Madeline avait pu pour la première fois faire confiance à un garçon, elle avait pu autoriser un garçon à flirter , à l'embrasser. Et au bout d'un an d'une relation tendre et pleine d'amour, Madeline s'autorisa à essayer de faire l'amour avec Rich. Malgré sa peur, malgré son passé, malgré leur maladresse, le petit couple fit l'amour et en ressorti plus proche que jamais.
Après la remise des diplômes, Maddie rejoignit amis et famille dans un restaurant privatisé pour l’occasion. « Alors Mad, tu ne nous avais pas dit que tu avais un « chéri » » « Oui Maddie, tu n’as pas prévenu tes grands frères. Tu sais qu’on aime bien rencontrer tes copains » « Aurais-tu eu peur de nous le présenter ? » Le gang avait réussi à coincer leur petite sœur juste avant d’entrer dans le restaurant. Du haut de ses 1m70 elle les dévisagea un à un. « Disons qu’en voyant votre attitude aujourd’hui et ce que vous avez fait subir à mes petits copains du lycée, je n’avais pas vraiment envie qu’il disparaisse. » Henry cligna des paupières, Charles regarda ses chaussures, seul Matthew continua de la fixer. « Alors pour votre information, il s’appelle Richard Lincoln, il a 21 ans et il habite à Londres. Il aime le rugby, l’aviron, faire la fête et jouer de la guitare. Et il va reprendre l’entreprise familiale après son MBA. » D’un geste du menton elle montra l’entrée du restaurant. « Et maintenant les frangins si vous n’avez pas d’autres questions j’aimerais bien rejoindre mes amis et faire la fête ! » Elle embrassa chacun d'eux puis entra dans la salle sous les regards mi-surpris mi-amusés de ses frères.
 
Septembre 2006 – Londres - 21 ans
Même si son dossier de candidature pour le prestigieux MBA de commerce de Cambridge avait été accepté, ses résultats étant impeccables, il lui manquait le précieux sésame : une entreprise d’accueil pour son alternance. Aujourd’hui elle était d’ailleurs dans les splendides locaux de l’agence « I Say Yes », entreprise spécialisée dans l’organisation de mariages. Imane Salah, fondatrice d'"I Say Yes" et Wedding Planneuse de renom, venait de la recevoir en entretien pour le poste d’assistante. Impressionnée, ce fut peu de le dire, Madeline avait été bluffée par cette femme incroyable. « Madeline, pourquoi pensez-vous être la meilleure candidate pour ce poste ? J’ai déjà lu votre CV et votre lettre de motivation. Dîtes-moi quelque chose que je ne sais pas, quelque chose qui pour vous va faire une différence. » Nerveuse et un peu tendue, Madeline prit une gorgée d’eau qu’on lui avait proposée. « Je suis polyglotte, comme vous avez pu le constater, et donc j’ai l’habitude de m’adapter à de nouveaux environnements, de devoir rapidement prendre mes marques et de réagir dans le feu de l’action. Je suis une femme et j’ai fait de ce que les hommes pensent être une faiblesse, mon meilleur atout. Je suis  la dernière d’une fratrie de quatre enfants et la seule fille. Aussi jouer des coudes, devoir faire sa place et ne pas se laisser marcher sur les pieds, je connais. Bien sur avec tout cela vous vous dîtes en quoi est-elle mieux placée que les autres?" Je serais votre meilleur atout parce que je suis déterminée et combative, parce que je n’ai pas peur de mettre la main à la pâte pour réussir, parce que  je serais en première ligne face aux clients et que cela ne me fait pas peur. Et puis surtout, je veux ce poste non pas parce que cela fera une belle ligne sur mon cv et pour le MBA, mais parce que je veux à tout prix devenir wedding planneuse et, si c’est possible, être aussi reconnue que vous un jour. » . En sortant de son entretien, Madeline sut tout de suite que sa vie allait changé, qu'elle venait de faire une rencontre décisive et qu'elle ne pourrait plus revenir en arrière. Quelques semaines plus tard, elle devint la nouvelle assistante stagiaire d'Iman Salah. Quelques mois plus tard, Maddie se sépara de Rich. Elle l'aimait mais elle attendait plus de la vie que d'être simplement la petite amie de quelqu'un. Elle voulait être le capitaine de sa propre vie.

Mars 2014 – Weymouth - bientôt 29 ans
Que de chemin Madeline avait parcouru depuis septembre 2006 où elle avait obtenu le poste d’assistante d’Imane Salah. Deux ans après, elle avait obtenu son MBA avec les honneurs et avait par la suite était engagée en CDI par Imane. Pendant cinq ans elle donna tout à « I Say Yes » et sans compter qui plus est. Elle y fit ses armes, engrangea tout le savoir d’Iman qui au fil du temps avait fait d’elle sa protégée.  Jusqu’en mars 2014 elle s’était rendue indispensable apportant des contrats juteux de futures mariées qui avaient vu ça et là des publications des mariages princiers, des mariages de stars du Show Business qu'Iman n’avait pas « pu » gérer faute de temps et avait donc délégué à Maddie. Pourtant Maddie tourna le dos à tout cela, elle quitta toute sa vie londonienne pour revenir à Weymouth, pour revenir auprès de sa mère. Margaret était atteinte d’un cancer du sein et il était impensable pour Madeline de ne pas être auprès d’elle pour la soutenir.

« Maman, c’est moi… Maman ? Papa ? » Madeline déposa ses valises en vrac dans l’entrée et se mit à la recherche de ses parents. Elle les trouva sur la terrasse en train de boire un thé en admirant la vue sur l’océan. « Maman ! Papa ! » lança-t-elle en courant les rejoindre. « Maddie… mais que fais-tu là ? Tu ne devrais pas… mais enfin… je » Margaret observa sa fille puis son mari et ferma les yeux un instant. « C’est toi, Padraig, n’est-ce pas ? Tu as prévenu Maddie pour mon cancer. » L’homme aux tempes grisonnantes et au sourire fatigué prit la main de sa épouse et y déposa un baiser. « Elle aurait fini par le savoir par l’un des garçons. On ne pouvait pas le lui cacher plus longtemps. » La jeune femme alla se lover dans les bras de sa mère et versa quelques larmes qu’elle sécha d’un revers de main. « Bon maintenant que je suis là, on va lui mettre une bonne claque à ce maudit crabe ! » « Mais Maddie et ton travail ? Comment vas-tu faire ? » « Ce n’est pas grave Maman. J’ai toujours su que je reviendrais vivre à Weymouth. Maintenant ou dans 5 ans c’est pareil. J’ai des sous de côté et c’est peut-être le moment de voir si mon idée d’entreprise a du potentiel à Weymouth. »

Avril 2018 – Weymouth – 32 ans
Quatre ans après la création de «Beautiful Day », Madeline joussait d’une belle réputation au sein de la communauté de Weymouth mais également à Bath, à Cardiff, à Plymouth ou même à Londres pour les besoins de clients très exigeants. Elle avait installé son agence en plein cœur de Weyouth dans une jolie maison. Là elle avait organisé l'espace pour avoir un salon d’essayage, un studio photo, un atelier culinaire, une véranda (pour montrer les compositions florales), une salle de réunion et deux bureaux. Cela pouvait paraître étrange au premier abord d'avoir toutes ces installations. Mais cela faisait sens puisque Maddie demandait toujours à ses collaborateurs (en free-lance ou non) de faire les présentations, essayages, dégustations et shooting au sein de l’Agence afin que les futurs mariés ne passent pas un temps infini en déplacement et en rendez-vous interminables. Cela faisait maintenant deux ans que sa mère, Margareth était en rémission et depuis 6 mois cette dernière avait repris enfin le chemin de sa table de travail et écrivait un nouveau roman. Quel plaisir de la voir de nouveau s’atteler à la création, de voir son œil briller parce qu’elle avait une idée qui germait dans son esprit. Depuis il flottait sur la famille Doyle un air de fête. Dans cette euphorie collective, Madeline rencontra Liam, un professeur de sport lors de l’exposition des projets de la classe de Sciences son frère Henry au Lycée de Weymouth. Henry avait déjà essayé de caser sa petite sœur avec l’un de ses collègues mais la jeune femme avec son emploi du temps de ministre ne faisait pas trop d’efforts.

Décembre 2018 – Weymouth – 33 ans
Ce matin là était particulier pour  Madeline, elle n’accueillait pas n’importe quel couple de futurs mariés. Non ce matin là elle recevait son grand frère Matthew et son compagnon Simon. Ce n'était pas le premier couple d'hommes pour qui elle préparait un mariage, mais aujourd'hui elle était plus nerveuse qu’à l’accoutumée, plus sentimentale aussi, elle les attendait avec ferveurs. « Bonjour mes futurs mariés ! Vous n’imaginez pas à quel point je suis excitée ! » Elle embrassa les deux hommes avec tendresse. « Maddie, je tenais à te remercier de bien vouloir organiser notre mariage. » « Simon, si vous ne me l’aviez pas demandé je pense que Matthew en aurait entendu parler pendant des années. » Elle décocha un clin d’œil à son cher grand frère et rassembla un peu ses esprits. Après tout elle était une professionnelle et pas une midinette. « Avez-vous une idée du type de mariage que vous souhaitez ? Petit comité ou grande fête ? Dîner à table ou buffet ? DJ ou groupe live ? » Les deux hommes la regardèrent un peu perdus « Il y a autant de chose à choisir, autant de chose à décider ? » Mutine, un petit rire lui échappa. « Messieurs, je crois que nous allons avoir pas mal de rendez-vous ensemble. Je peux vous proposer différentes formules pour l’organisation de votre mariage et selon votre choix ensuite j’organiserai le mariage de vos rêves. Maintenant passons en revue les différentes options. » Avec un peu d’appréhension ils prirent les différents dossiers que Maddie poussaient devant eux. « Si vous souhaitez que vos mamans prennent part aux différents choix à faire et s’investissent avec vous alors nous pourrions organiser un rendez-vous avec elles. » Une lueur s’alluma dans l’œil de Simon « Ce serait formidable. Elle qui pensait ne jamais avoir la chance d’assister à mon mariage. » « Alors si Matthew est d’accord nous pourrions faire cela chez nos parents de façon plus décontractée. « Bonne idée et comme ça elles pourront papoter ensemble sur notre dos. » La bonne humeur avait enfin envahie le bureau de Maddie et elle sut immédiatement que ce serait un plaisir de créer leur plus beau jour.

Mai 2020– Weymouth 34 ans
« Maintenant tu dépasses les bornes Liam ! » Elle referma son téléphone portable et se leva pour aller confronter son compagnon. Ils étaient ensemble depuis maintenant deux ans et Madeline se demandait vraiment ce qu’elle avait bien pu lui trouver. « Tu as encore fouillé mon portable et tu t’es permis une fois de plus de lire mes messages !  Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? » Liam, regarda dans sa direction et ne cilla pas d’un pouce. Apparemment il était tout à fait en accord avec son comportement jaloux, hyper-possessif et macho. « Tu ne trouves rien à dire ? Ca ne te gênes pas de te mêler de mes affaires ? Et si je te faisais la même chose ». La pique qu’elle venait de lui lancer fit son effet. « Tu n’as pas intérêt à faire ça Madeline.. Il y a des choses qu’un homme peut faire et que sa femme n’a pas le droit de faire en retour ». La jeune femme rentra les ongles de sa main droite dans sa paume et étouffa un juron. « Sérieusement ? Tu es courant quand même que les femmes ont le droit de vote, qu’elles peuvent avoir un compte en banque, être patronne de leur entreprise et même faire un bébé sans homme ? Et tu sais aussi que maintenant les couples homo peuvent se marier aussi. » Il la regarda interloqué, choqué comme si elle l’avait insulté. « Comment j’ai pu supporter tout ça pendant deux ans… Ca fait deux ans que je supporte ton machisme, ton sexisme. Que tu essayes de faire le vide autour de moi, que tu m’empêches de voir mes amis, que tu me reproches mes horaires de boulot ! ». De rage Madeline alla chercher l’une des valises de Liam et l’emmena dans leur chambre. A grand pas il la suivi. « Maddie qu’est-ce qui te prends ? Tu es folle ou quoi ?  Ecoute je suis désolé pour ton téléphone. Je n’aurais pas dû mais tu comprends… Je.. Je t’ai vu sortir de l’agence avec cet homme, ce grand blond avec la veste en cuir et je m.. » « Et tu t’es dit quoi ? Que je te trompais ? Tu te rends compte de ta connerie ? C’était un client. Il voulait faire une surprise à sa future épouse et il voulait me montrer son idée. Et d'ailleurs les messages que tu as effacé étaient de lui. Il voulait connaître le nom d’une belle bijouterie et comme je ne répondais pas à ses sms il a fini par m'appeler directement. Tu te rends compte de ta connerie !  » Avec efficacité, elle débarrassa le dressing de tous les effets personnels de Liam. « Tu as si peu confiance en moi que tu en viens à me soupçonner de tout et n’importe quoi. Et là tu en viens à t'immiscer dans mon job ! Tu t'es permis une fois de trop de te mêler de ma vie et de mes décisions. Ca ne peut plus durer ! » Madeline plongea son regard dans celui incrédule de son compagnon et comprit que tout était fini bien avant aujourd’hui. L’avait-il aimé un jour ? Aimer vraiment ?  « Liam prends tes affaires, prends tout ce qui est à toi et pars de chez moi. » Il tenta en vain de la convaincre, de s’excuser, de lui dire tout et n’importe quoi mais non lorsque Madeline prenait une décision elle s’y tenait. Madeline se retrouva à nouveau célibataire. A nouveau elle devrait essayer de trouver quelqu’un. Elle ne demandait pas grand-chose. Elle voulait juste quelqu’un qui la fasse rire, qui aime se balader sur la plage, qui aime lézarder devant une bonne série ou aller dans un pub pour voir des amis. Elle voulait trouver celui qui la prendrait comme elle était sans vouloir la changer, sans vouloir faire d’elle autre chose et qui peut-être aurait envie un jour de fonder une famille. Oui, fonder une grande famille, comme celle dont elle avait la chance de faire partie, était un projet qu'elle chérissait. Elle aurait pu faire un enfant toute seule mais cela ne correspondait pas à son idéal. Elle voulait un enfant (adopté ou naturel) et le voir grandir auprès d'elle et de l'homme qui un jour serait suffisamment fou pour supporter ses horaires de boulot, son petit côté féministe et sa folie douce.

10 Septembre 2022 – Weymouth 37 ans
« Miss Doyle, je suis absolument ravi d’avoir fait affaire avec vous. Ce domaine est un havre de paix et j’espère qu’il fera des heureux. » Le sourire aux lèvres et la tête pleine d’idées prometteuses, Madeline n’en revenait toujours pas. « Je vous remercie M. Dicker de m’avoir fait confiance et d’avoir choisi mon offre plutôt que celle du promoteur immobilier. J’aime votre manoir et comme il donne aussi bien sur l’océan que sur cet immense parc, j’espère en faire un lieu magique pour tous les jeunes mariés. J’ai hâte de faire quelques aménagements pour mettre cette bâtîsse aux normes légales pour l’accueil du public. » Le vieil homme sourcilla mais comprit ensuite où elle voulait en venir. Après d’autres remerciements et serrages de mains, Maddie rentra chez ses parents pour leur annoncer la nouvelle. En moins d’un mois elle avait changé d’appartement pour s’installer dans le centre ville au plus près de son agence et maintenant elle achetait, grâce à ses économies, un manoir au bord de l’océan pour à la fois y organiser des mariages et y passer ses congés et y faire quelques fêtes. Pour son 37ème anniversaire, Madeline venait de s'offrir la maison de de ses rêves !