- stormy weather -
we need the rain to wash away our bad luck
qui veut & niel kusman
. . . . . . . . . . . Un sursaut. Il ouvrit les yeux et ressenti une vive douleur dans la nuque. Niel se redressa dans le fauteuil et compris qu’il s’était assoupi en lisant le livre qui était désormais tombé au sol. Il se passa une main au visage avant qu’elle ne se dirige vers sa nuque, la massant légèrement. Une moue étirait les traits de son visage, une constatation accablante de son vieillissement. Un grondement sourd retentit, faisant au passage légèrement vibrer le sol de la vieille demeure. Un orage. Violent. Et il le remarquait à présent le son distinctif des gouttes de pluie qui s’écrasaient contre les vitres du salon. Une pluie torrentielle. On toqua à la porte, un second sursaut. Il fronça les sourcils ; il n’attendait personne, Niel. Il ignorait si c’était le tonnerre qui l’avait tiré de son sommeil ou si on avait frappé plusieurs fois à la porte. Un coup d’œil rapide à son portable alors qu’il se levait du fauteuil. Aucune notification, aucun appel manqué qui aurait pu lui révéler l’identité du visiteur. — "Oh !" qu’il lâcha aussitôt qu’il ouvrit. La scène qui se déroulait devant ses yeux ne nécessitait nulle explication pour qu’il comprenne cette visite aussi inattendue que surprenante : cette personne s’était faite surprendre par l’orage. Trempée jusqu’aux os, probablement venue cogner à la première porte qu’elle croisa. — "Entrez, entrez", finit-il par lâcher, après quelques secondes. Reprenant ses esprits, chassant le sommeil qui lui embrouillait les esprits. Niel fit quelques pas sur le côté, invitant l’inconnu.e à pénétrer dans la maison. Il balaya la pièce du regard, se mordillant l’intérieur de la joue. Les lieux n’étaient pas immaculés – loin de là, mais il supposait que c’était toujours mieux que se retrouver dehors par un temps pareil. — "Je vais aller vous chercher de quoi vous sécher." Un petit hochement de tête et il fit quelques pas vers le couloir avant de se stopper et se tourner à nouveau vers ce visiteur inattendu. — "Voulez-vous une tasse de thé? Ou quelque chose de plus fort?", demanda-t-il, ses lèvres légèrement recourbées en une grimace qui se voulait un sourire. En vérité, il n’avait pas eu de visiteur depuis longtemps. Par choix. Par désir de solitude, besoin de s’isoler. Et il supposait que l’état lamentable des lieux et de son apparence, pouvait donner envie de fuir à quiconque s’était laissé berner par la façade invitante de la maison.