une dernière danse
@jade beauchamps

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La vie d’Anastasia était un cirque ambulant, où elle jonglait maladroitement entre plusieurs boulots. Elle était partout et nulle part à la fois. En matinée, elle se tenait derrière le comptoir d’un café et la voilà qui disparaissait comme par magie pour se retrouver derrière une caisse. Une file interminable de visages plus ou moins familiers. La nuit, elle était gardienne pour une entreprise de transport de marchandises. Elle pensait s’offrir quelques instants de sommeil dans ce poste, mais elle ne récolta qu’une demi-nuit blanche et des colis imprévus - et indécemment lourds - à porter. Telle une funambule, elle tentait de garder l’équilibre, de ne pas sombrer. Ainsi, ses rencontres avec Jade Beauchamps étaient semblables à une grande bouffée d’air. Cette française qu’elle a vu pour la première fois dans un salon de thé à Greenhill, toutes les deux serveuses, toutes les deux ayant besoin l’une de l’autre. C’était comme une évidence. L’une était un repère inébranlable dans cette ville étrangère, l’autre était un réconfort immuable en ces temps sévères.

L’horloge tournait et la brunette s’empressa de quitter son appartement, après avoir vérifié une énième fois que sa mère ne manquait de rien. Elle portait, dans une main, un panier en osier contenant un gâteau fait par ses soins, du thé brûlant dans un thermos et une nappe aux carreaux rouges et blancs. Le doux cliché d’un pique-nique, mais un cliché quand même. L’autre main tenait la laisse de Chocola. Elle n’aimait pas l’idée que son chat fût constamment enfermé dans son appartement, alors elle l’avait habitué à des promenades. Petites promenades qui s’éternisaient, car contrairement à un chien, le félin était incontrôlable et il passait une dizaine de minutes à sentir un seul endroit. Anastasia avait bien fait de partir à l’avance et elle arriva la première à Bennetts Water Gardens. Elle adorait ce parc qui offrait une sérénité inégalée et un paysage enchanté. La brunette s’installa sous les branches protectrices d’un saule pleureur, tout près du ruisseau, sous le regard étonné des quelques passants. Un pique-nique par ce temps-là n’était pas ordinaire, mais elle était insensible au vent froid d'automne. Madame Lynde avait coupé leur chauffage depuis quelques jours à cause d’un retard sur le loyer, alors dedans ou dehors, il n’y avait pas de grande différence. Et puis Anastasia trouvait cela injuste envers les nuages de ne plus les apprécier lorsqu’ils étaient sur le point de pleurer. Ils avaient besoin de consolation et elles seraient là, prêtes à danser sous la pluie pour faire rire les nuages.

« Tu en as mis du temps ! Madame se fait désirer ? lança-t-elle, amusée, en voyant son amie approcher. Ou mieux, tu étais trop occupée parce qu’un vieux millionnaire est enfin apparu pour mon dossier ! »

Elle n’avait ni dossier dans l’agence de Jade, ni l’envie d’avoir un sugar daddy, mais elle aimait bien plaisanter à ce sujet-là. Anastasia était fière du succès que connaissait le projet de sa chère amie, même si leur agenda chargé les empêchait de se voir plus souvent.

 
Fredji ~ Happy Life ♫
@Anastasia Roseberry & @Jade Beauchamps

Jade aimait tellement son travail, que bien souvent elle ne voyait même plus l’heure passer. Passer en revue toute sorte de profil, pour finalement essayer de trouver ceux qui pourraient matcher, puis dresser une liste et enfin, les contacter chacun… Tout ça faisait partie de son quotidien. Mais ce qu’elle aimait davantage, c’était la prise de contact avec chacun de ses clients. Elle leur consacrait à tous beaucoup de temps. Certains avaient besoin d’être rassuré, et au contraire, d’autres avaient besoin d’être canalisé. Et puis, il y avait les sceptiques qui n’y croyaient pas du tout. Pourquoi étaient-ils inscrits, alors ? Si elle était mauvais bougre, sans doute qu’elle leur dirait que lui faire perdre son temps n’était pas quelque chose qu’elle appréciait… Mais Jade avait cette fâcheuse tendance de vouloir prouver à tout un chacun que quelque part dans le Cosmos, une moitié l’attendait. Petit détail, c’est que son cosmos à elle se limitait à cette ville… Mais peut-être qu’un jour, elle pourra étendre son agence au pays entier et peut-être même le continent ? Le monde ? Eternelle optimiste, sans doute que oui, mais elle avait réellement envie d’y croire.

Actuellement, la jeune française prenait du temps pour rassurer la demoiselle qu’elle avait en face d’elle. Une demoiselle très timide, mais très désespérée et négative aussi. Jade essayait vraiment de la rebooster, avant même d’essayer de lui trouver quoi que ce soit. Pour cela, sa formation en psychologie l’aide, bien entendu. Parce que oui, faire preuve de psychologie était tout aussi important. Cette fille ne s’apprécie pas, alors comment allait elle réussir à lui trouver quelqu’un qui pourrait l’aimer ? Ne dit-on pas « S’aimer soi-même avant d’aimer les autres est l’assurance d’une longue histoire d’amour » d’après ce cher Oscar Wilde. Une maxime toute trouvée pour cette situation, et Jade prend le temps pour cela. Elle lui propose même un rendez-vous en ville, une séance de shopping, une séance de beauté et bien être avant même d’entamer une quelconque recherche de profils. L’étape suivante ? Une bonne dose de coaching ne fera pas de mal, autant dire que cette demoiselle, elle la verra encore et encore. C’est ce que Jade appelle un accompagnement complet, mais c’est très certainement ce qui lui plait le plus dans ce travail, dans ce projet.

L’heure qui tourne, par contre, elle l’a belle et bien oubliée. Après avoir raccompagné sa cliente jusqu’à la porte, Jade pense à lever les yeux vers l’immense horloge murale qui trône sur le mur en face de son entrée. « Merde ! » jure-t-elle, se pressant ensuite à récupérer sa veste, son portable et la salade de fruits qu’elle avait pris soin de préparer au préalable et qui patientait sagement dans le réfrigérateur. Sur le chemin, la jeune femme chantonne, écouteurs discrètement vissés dans ses oreilles, avec pour musique ‘Happy Life’ de Fredji. De quoi la mettre de meilleure humeur encore, mais surtout de s’empresser jusqu’au parc où elle avait rendez-vous avec son amie. Tenant dans ses bras le saladier avec ses fruits, elle finit par voir au bout du chemin, Bennetts Water Gardens, ou tout simplement, son lieu de rendez-vous. A force de s’y approcher, elle repère son rencard du jour lui étirant déjà un sourire sincère. Elle était tellement contente de pouvoir passer un peu de temps hors de son agence, pour dire de prendre l’air, mais aussi et surtout, de profiter de temps libre avec son amie « Evidemment, il faut bien que je commence à t’habituer, si on doit finir mariées. » répond-elle avec humour, en s’approchant d’Anastasia pour lui claquer un bisous sur la joue. « Je t’avais trouvé un jeune avocat très mignon, mais écoute… Si t’as une préférence pour les vieux millionnaire, je reverrai ma copie. » Jade finit par s’installer près de sa brunette préférée et lui présenta son exploit du jour « J’ai fait une salade de fruit, parce que… C’est à peu près la seule chose que je suis sûre de ne pas rater » La cuisine, ce n’était pas sa meilleure arme, mais en pâtisserie, elle arriverait encore à se rattraper. La salade de fruit ? C’est le joker à tous les coups : pas vraiment pâtisserie, pas vraiment cuisine, juste de la découpe et de l’assemblage. Autrement dit, c’était à la portée du premier cauchemar en cuisine venu ; tout son portrait craché. « Alors ma douce, quoi de neuf sur la planète Roseberry ? » finit-elle par lui demander avec beaucoup d’attention.

 

une dernière danse
@jade beauchamps

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Il était vrai que d’un certain point de vue, Jade était sa fiancée. Cette pensée fit sourire Anastasia. Elle n’avait jamais éprouvé la moindre attirance envers une femme, elle les trouvait belles, sans plus. Mais si être amoureux, c’était admirer profondément quelqu’un et être capable de tout pour son bonheur, alors elle était en quelques sortes amoureuse de Jade. La brunette rit de bon cœur à sa réponse. Un jeune avocat ? Intéressant, mais elle ne voulait pas de sa bague au doigt. Non, elle voulait plutôt parler affaires avec lui. Ne se sentant pas d’humeur d’aborder ce sujet sensible, elle mit cette idée de côté.

« Ce n’est pas la peine de chercher, j’aurai déjà ma vieille millionnaire ! »

Elle lui adressa un clin d’œil joueur puis porta son attention sur le saladier qu’elle tenait. La nana se souvenait encore de la dernière fois qu’elle essaya de lui apprendre à cuisiner. La française avait carrément mis le feu à son plat, déclenchant l’alarme incendie dans l’appartement de l’anglaise. L’image d’une Madame Lynde débarquant sur les lieux, paniquée, le visage pâle et les cheveux hérissés, resterait à jamais gravée dans sa mémoire. On l’avait déjà surprise à rire toute seule en pensant à cet incident, telle une folle.

« Je n’ai pas pris de quoi écrire mon testament, misère ! Sache que je t’aime, si jamais je viens à en mourir … », dit-elle de son air dramatique.

La patience n’était pas son point fort et elle s’empara d’une fourchette pour venir goûter à cette salade de fruits. Une fraise et une banane plus tard, elle fit semblant de s’évanouir sur les genoux de son amie.

« La planète Roseberry se meurt, je le crains ! murmura-t-elle d’une voix étouffée. Mais Chocola décida que c’était le bon moment pour marcher sur elle et mit un terme à son jeu d’acteur. Elle rouvrit les yeux, caressant son chat tout en contemplant Jade. Ta salade de fruits est excellente, chérie. »

Doux surnom qu’elle tentait de bien prononcer à la française. Elle reprit une deuxième bouchée, puis une troisième. Les genoux de Jade étaient un oreiller confortable, mais Anastasia poursuivit en se redressant, pleine d’énergie à l’idée de conter ses histoires.

« Tu sais quoi ? Je me suis endormie pendant mon travail de nuit et quelle honte c’était ! Apparemment j’ai parlé dans mon sommeil et j’ai dit des trucs pas très sympas sur le patron … Mais il y avait de quoi, c’est un de ces machos ! Gardienne la nuit c’est déjà pas facile, alors avec un chef pareil … Je me suis faite virer, mais je trouverais bien autre chose ! Tout sauf dératiseur ! Il y avait une souris dans notre appartement, cela a eu l’exploit de faire lever ma mère ! C’était hilarant, bon quand elle s’est approchée de moi, ça l’était beaucoup moins … Et Chocola qui n’a rien fait pour aider ! D’ailleurs, tu lui as beaucoup manqué ! »

Et à elle aussi, mais elle n’avait même plus besoin de le dire. Les yeux d’Anastasia parlaient d’eux-mêmes. Elle reprit sa respiration et servit du thé à Jade dans un gobelet. Les licenciements étaient presque habituels pour Anastasia et son caractère imprévisible, c'était pourquoi elle admirait la stabilité de son amie, qui allait au bout de ses projets, au bout de ses rêves. Elle se servit également du thé, souffla dessus pour le refroidir puis adressa un regard empli de curiosité à Jade.

« Et toi, chérie ? Dis-moi tout ! »

 
Fredji ~ Happy Life ♫
@Anastasia Roseberry & @Jade Beauchamps

Jade a cette fâcheuse tendance à vouloir chercher le bonheur pour pouvoir le servir sur un plateau d’argent, aux personnes qui lui sont chères. Anastasia est très certainement son pilier dans cette ville qu’elle ne connait que depuis quelques années. C’est un peu comme son rocher auquel elle s’accroche, telle une moule. Une jolie moule, ma foi, mais une moule quand même « Si c’est de moi que tu parles, je te préviens, ma mère est déjà prête à te rencontrer » dit-elle en rigolant. Jade l’entend encore au téléphone, le jour où elle lui a demandé si c’était Ana’ la personne qui partageait sa vie. La Française pouvait comprendre les doutes de sa mère, étant donné que l’anglaise est probablement une des seules personnes dont elle parle avec sa maman. Sur le moment, un rire s’était échappé de ses lèvres, et pourtant, Jade était persuadée que cette dernière ne l’avait pas crue, et gardait une perspective de la voir ramener son amie en France pour lui présenter ses parents « Par contre, j’ai quand même un doute. T’es sûre que c’est de moi dont tu parlais ? Non, parce que je ne me vois pas millionnaire dans 20 ans » Peut-être était-ce de sa proprio ? Cette vieille dame que Jade ne trouvait pas spécialement sympathique, et pourtant, elle s’en était déjà moqué quelques fois. Méchante ? Non. Mais son aigreur à tendance à la faire sourire, alors que les deux demoiselles réunies forment une joie de vivre contrastant avec les réactions et l’humeur pessimiste de cette bonne dame. Jade rigole face à ce sketch, lorsque le saladier de salade de fruit fut présenté. Gentiment, elle bouscule son amie et la regarde prendre ce risque de gouter la salade de fruits. Anastasia aurait pu être comédienne dans une autre vie, en tout cas elle mimait la mort avec beaucoup de classe et de réalisme « Tu veux que je demande à ton super patron de venir te faire un baiser, pour te ressusciter ? » Supposons que c’est la proposition qui la fera revenir parmi les vivants rapidement. Non ? « Ah bon, je trouve que c'est une planète sympa à coloniser, moi. Pourquoi se meurt ? Explique » Jade glisse elle aussi sa main sur le pelage du chat de son amie, alors que celui-ci semble vouloir se joindre à celle qui le nourrit tous les matins « Dans ce cas, la prochaine fois que ce journaliste vient me voir, je lui sers ma salade de fruits. Il sera tellement amoureux qui ne pourra dire que de jolies choses à mon sujet et je gagnerai encore plus d’argent ! » lance-t-elle à l’adresse de son amie, avec une moue espiègle, et fière de son idée. Jade pose son regard sur le visage de l’anglaise, qui semble aimer la prendre pour un oreiller confortable. En soi, rien de dérangeant, au point que ses doigts viennent attraper délicatement une mèche de cheveux se baladant sur le visage d’Anastasia pour l’écarter tendrement. Pendant ce temps-là, la voix de la douce anglaise vient se frayer un chemin jusqu’aux oreilles de Jade pour y conter ses histoires. A l’écoute, un sourire s’élargit « t’as envie de faire quoi de ta vie ? Pourquoi tu ne fais pas ce que t’as envie ? Si tu t’en donnes les moyens, tu pourras y arriver et puis moi, je peux t’aider aussi. » toujours là pour aider, toujours. Et puis pour manger, aussi. Surtout quand des tranches de gâteau se trouvent juste sous son nez. Jade attrape la boule de poils pour lui déposer un bisou « Je profite que Deauville ne soit pas là pour commettre l’infidélité » Deauville, ce petit chat qui rythme son quotidien, le soir, lorsqu’elle passe la porte de son appartement. Attrapant le gobelet rempli de thé bien chaud, Jade le garde dans le creux de ses mains pour réchauffer ses doigts fins « Moi… Boulot, métro, dodo ? » commence-t-elle, avant de se rappeler de cette nouvelle qu’elle prenait avec beaucoup d’enthousiasme « Non ! Un beau journaliste a pointé le bout de son nez pour écrire un article sur mon agence. Ca, c’est l’aspect super cool. Ce qui est moins cool, c’est que ce type ne croit ni en l’amour, ni au concept de mon agence. Donc, j’ai un peu peur du résultat, pour être sincère… Du coup, il va tenter l’expérience et de journaliste, il est passé à client. » ou comment se faire des clients facilement, avec juste un pouvoir de persuasion. « A part ça, je dois préparer mon voyage en France. Même si j’ai envie de voir mes parents, j’ai pas super envie d’y retourner… » Non, parce qu’elle les entend déjà, les discours de sa mère sur le temps qui passe…

 

une dernière danse
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Le succès était là, tout proche, mais Jade semblait en être inconsciente. Anastasia s’était rendue quelques fois à son agence et les clients qu’elle croisa ressortaient tous avec un sourire satisfait scotché aux lèvres. Il était vrai que Jade avait toujours les bons mots, un peu philosophiques sur les bords. La brunette lui répondit donc en secouant légèrement la tête, comme s’il n’y avait pas de doute possible.

« Si tu continues à travailler autant, je suis sûre que ce sera le cas ! Bon, je ne vais pas chipoter pour quelques zéros en moins. »

Elle attendrait pour la rencontre avec sa mère, même si rien que d’imaginer la tête qu’elle ferait en la voyant tenir la main de sa fille l’amusait. Ce qui l’amusait beaucoup moins, en revanche, c’était l’image d’un baiser de son patron. L’anglaise tira la grimace. Heureusement, Jade aborda un nouveau sujet qui fit revivre sa planète, soi-disant morte à cause de sa salade de fruits empoisonnée. Le mot amour était usuel dans la bouche de la française, mais il était rarement associé à sa propre personne. Elle faisait tomber des gens amoureux entre eux, mais jamais elle ne tombait dans son propre jeu avec quiconque. Anastasia se contenta de sourire, gardant cette information bien au chaud. Ses récits, quant à eux, rencontrèrent l’optimisme de son amie.

« Merci, Jade. Mais ne t’en fais pas, je gère, affirma la brunette, bien qu'elle ne gérait rien du tout. Une fois ma vie en ordre, je ferai tout ce dont j’ai envie. Et crois-moi, la liste est longue ! »

Ses réelles envies, elle les avait abandonnées il y a dix ans. Elle avait tout pour réussir en tant que paysagiste, ses professeurs lui promirent un avenir radieux. Elle se voyait racheter leur ancien cottage et payer un avocat de renom pour libérer son père. Ils seraient réunis à nouveau. Elle serait libre, aussi, de voyager et d’aimer. Le tableau parfait, trop parfait pour être vrai. Malheureusement, son solde négatif ne pouvait permettre l’ébauche d’un projet. Elle savait qu’elle pouvait compter sur Jade, mais elle ne voulait d’aucune aide financière. Emprunter, à une banque ou à une amie, était presque une phobie pour elle. Alors elle se contentait de petites envies, à présent. Loin de se douter que dans quelques jours sa vie prendrait un tout nouveau tournant à cause d’un certain architecte. Elle chassa cette dure réalité et se concentra sur les nouvelles de son amie, qui tournaient inlassablement autour de ce fameux journaliste.

« Vraiment ? Je suis contente pour toi, j’ai tellement hâte de lire l’article ! Si je vois la moindre mauvaise critique, je vais le retrouver et lui faire manger le journal ! déclara-t-elle, la mine presque menaçante, avant de retrouver son éternelle fougue. Même si j’en doute, avec la grande Jade Beauchamps comme Cupidon, il sera forcément conquis ! Peut-être même qu’il ne tombera pas seulement amoureux de ta salade. »

Un sourire espiègle. Elle savait que ce défi était de taille pour son amie et que c’était une occasion en or pour attirer plus de clients. Anastasia fit un peu la moue en apprenant que son amie allait partir dans son pays natal, maudissant cette Manche qui les séparerait.

« Pourquoi tu ne veux pas trop y aller ? C’est juste à cause de ta mère ? », demanda Anastasia, qui se doutait qu’il y avait autre chose dans la voix de la française.