speed-dating (@Gabriela Castellanos)
Il entamait son second rendez-vous, Davan. C’était court une poignée de minutes seulement à échanger avec un parfait inconnu. Mais c’était agréable. Changement de partenaire, il était maintenant en face d’une jeune femme, probablement plus jeune que lui à première vue. De toute façon, il devait être le seul gars de quarante-cinq ans assez désespéré pour se pointer à ce genre d’événement. Elle lui donnait l’impression de venir d’un coin d’Amérique du Sud, tout comme lui. Mais ce n’était peut-être qu’un jugement hâtif. Difficile de savoir d’où venait une personne en seulement un regard. « Hey. Moi c’est Davan. » Il commença par se présenter pour entamer la conversation, avant de regarder la question posée sur la table. « Et mon vilain défaut … » Il montra la carte qu’il reposa sur la table, parce qu’évidemment, il n’allait pas commencer à parler de ses défauts sans raison, ça lui venait bien de quelque part. « Probablement, un peu trop naïf. » C’était un défaut qui était demandé, alors évidemment, ce n’était pas forcément reluisant de dire à quelqu’un qu’on voyait pour la première fois, qu’on était du genre naïf, mais c’était le cas. Davan, c’était clairement le genre de gars qui faisait confiance à n’importe qui et qui finissait par s’en mordre les doigts. Naïf c’était quand même mieux qu’idiot et pourtant, il y avait des moments – notamment pour son histoire avec Ada – où il se sentait vraiment idiot. « Ou rancunier. » En ce moment, il se découvrait une rancune tenace le brun, ça avait même tendance à le rendre mauvais, lui qui était plutôt cool d’ordinaire. « J’en ai donné deux d’un coup, je suis pas sûr que ce soit la meilleure entrée en matière qui soit. » Il lâcha un léger rire, Davan. Au pire c’était quand même mieux que de commencer en parlant de son ex et c’était ce qu’il avait fait juste avant, alors il s’améliorait quand même, Davan, c’était déjà ça.

speed-dating (@Gabriela Castellanos)
Il s’était vraiment demandé ce qu’il allait bien pouvoir faire à un speed-dating, Davan, persuadé que tout ça, ce n’était pas franchement pour lui. Il était vraiment du genre vieux jeu, le brun, alors forcément c’était le genre d’événement qui n’était – d’après lui – pas fait pour les gars comme lui. Pourtant, maintenant qu’il était lancé, il ne regrettait pas son choix. Il n’était pas certain que ce soit l’endroit idéal pour rencontrer l’amour avec un grand A, mais c’était au moins l’occasion d’échanger avec de nouvelles personnes et ça, c’était plutôt intéressant.  « Moi de même. » Il répondit à la jeune femme en face de lui. Gabriela, un prénom qui allait dans le sens de ses premières hypothèses. Elle devait avoir des origines d’Amérique du sud, elle aussi. Il s’était jeté à l’eau avec la question qu’on leur avait laissé au milieu de la table. Pas certain de connaître son plus gros défaut, mais au moins sûr qu’en avoir plus d’un. En ce moment, c’était clairement la naïveté et la rancune qui étaient imposantes dans sa vie. Parce qu’il avait cru Ada sur parole, qu’il s’était ouvert à elle et qu’elle l’avait trahi. Naïf de lui avoir fait confiance, rancunier comme jamais vis-à-vis d’elle. « Tant mieux alors. » Il répondit à la brune, dans un léger rire, avant d’écouter ce qu’elle avait à dire sur ses propres défauts. « Dur de calmer la rancune parfois. » Il en savait quelque chose Davan, surtout ces dernier temps. « Des fois, c’est pas plus mal d’y aller franchement et de dire les choses, non ? » Il était évidement que ça pouvait facilement blesser la personne d’en face, mais au moins ça évitait les faux espoirs. Il aurait probablement préféré qu’Ada soit franche avec lui dès le début. « Je suis né à Arica, au Chili et toi ? » Il répondit à Gabriela, apparemment, elle avait aussi compris qu’il avait des origines qui venaient d’ailleurs.