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· there's a devil in heaven Mer 16 Nov - 1:12


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୨୧

La première lueur du soleil se fraya timidement un chemin parmi les nuages qui régnaient en maître sur le ciel et vint effleurer la joue d’Anastasia, telle une douce caresse d’encouragement. La jeune femme retrouva l’énergie qu’elle avait à son réveil et qui l’avait quittée en gravissant ces dédales de pentes menant à son nouveau lieu de travail. Si c’était possible, elle aurait apprécié toute une fanfare pour l’accompagner. Après tout, c’était son tout premier vrai travail : à temps plein et à plus de trois chiffres, tout ça sans exiger un maudit diplôme qu’elle ne possédait pas. À défaut d’avoir sa fanfare, elle se contenta des doux rayons du soleil et de cette litanie joyeuse ; ce sera une excellente journée !

Enfin, elle parvint à destination et ce qui l’attendit lui coupa le souffle, souffle déjà bien amoché par toute cette randonnée. Le cottage se dressait fièrement devant elle, presque féeriquement, et Anastasia oublia en un claquement de doigts la fatigue. Les baies vitrées étaient aussi impressionnantes qu’imposantes, ne laissant aucune place à l’imagination de l’extérieur. Mais elle frémissait rien qu’à l’idée de toute l’imagination qu’elles offraient une fois à l’intérieur. La forêt entourant la demeure regorgeait de mystères et le vent salé laissait aisément deviner que la mer n’était pas loin. Anastasia pouvait rester de longues heures à contempler ce délicieux paysage, mais une voix vint briser sa rêverie.

« Bonjour Mademoiselle, vous cherchez quelque chose ? demanda un homme qui se tenait près de l’entrée.

Bonjour, cette maison est absolument ravissante monsieur Powell. Je vous avoue que j’avais un peu peur d’avoir un rendez-vous dans un lieu si haut, si éloigné dans les bois. Mais je n’ai plus de doute maintenant, je suis bien dans la maison d’un architecte ! Flatteuse ? Pas le moins du monde. Elle était une piètre menteuse et les compliments étaient naturels chez elle.

— Oh non, vous faites erreur ! répondit-il, son air étonné laissant place à un rire amusé. Je suis seulement le chauffeur. Monsieur Powell n’est pas là pour le moment, je vous en prie, patientez à l’intérieur. »

Joignant le geste aux paroles, il lui ouvrit la porte et l’incita à entrer dans une courtoise révérence. Elle s’exécuta et le remercia d’un sourire chaleureux, quoique honteuse de son ignorance. Le nom Powell était réputé dans la ville de Weymouth, mais il demeurait une suite de lettres sans visages pour Anastasia. En bonne assistante, elle aurait sûrement dû faire des recherches sur son futur patron. Mais tout s’était enchaîner vite, trop vite. Hier encore elle accumulait trois jobs, sans se douter que ce serait son dernier jour. Les souvenirs de la veille suffirent à lui causer un pincement au cœur et voilà qu’Anastasia prit une nouvelle fois le train ensorcelant de ses pensées, marchant sans s’en rendre réellement compte vers la pièce principale que lui indiqua le chauffeur.

Trois. C’était le nombre d’heures de sommeil qu’elle avait à son compteur, alors qu’elle rentrait tard de son travail nocturne. Elle ne s’attendait certainement pas à voir sa propriétaire dans son salon de si bon matin, vraisemblablement en train de faire une visite à deux inconnus. Sa mère recouverte d’un châle épais sur les épaules était debout, se tenant fragilement au chambranle de la porte de leur chambre, impuissante face à ce spectacle de mauvais goût. Son sang ne fit qu’un tour et la voilà qui criait sur sa propriétaire, lui assurant qu’elle aurait son putain de loyer.  Madame Lynde, sa propriétaire aux traits sournois, s’en alla satisfaite de l’efficacité de son nouveau stratagème pour faire pression sur eux. Anastasia, dont la colère ne s’effaça pas, s’en alla rejoindre son prochain job. Les noms de cafés s’entremêlaient dans sa tête, elle voyait flou, les factures s’énuméraient avec la voix désagréable de Madame Lynde. Café noir, serré. Cela rimait avec un latte, non ? Le dédain, l’agacement et le mépris qu’elle se prit à la figue furent la goutte qui fit déborder le vase. Splash ! Des gouttes de café brûlantes qui perlaient sur la peau de son client, un silence pesant et un boss mécontent. Café noir, serré. Cela rimait avec virée, non ? Cela rimait aussi avec bourrée. Le vacarme qui animait le bar n’était pas aussi assourdissant que les insultes qu’elle criait envers cet imbécile qui causa son licenciement. Elle utilisa la fourchette délaissée d’un client pour venir graver sur la table le visage de l’inconnu. Elle savait dessiner, Ana, et elle aurait été fière de la ressemblance si elle n’était pas aussi éméchée. Son joli dessin fut agrémenté de cornes de diables, d’une moustache ridicule et irréaliste, ainsi que d’un connard maladroite écrit. La soirée s’annonçait infernale et Ana faillit s’endormir sur place, de fatigue et de tristesse. C’était pourquoi la conversation qui parvint à ses oreilles était semblable à un rêve. Elle se pinça violemment le bras, pour être sûre qu’elle ne délirait pas. Et deux trois échanges plus tard, voilà qu’un nouvel avenir lui tendait la main. Elle la saisit cette chance. Peu importait les avertissements de l’ancienne assistante sur le caractère insupportable de son patron, tout ce qui lui importait c’était ce fichu salaire. L’une se marierait, l’autre s’enrichirait. Elle dut prévenir tardivement ses deux derniers supérieurs de sa démission, entre deux moments de sobriété, puis Morphée vint la serrer dans ses bras, ne lui laissant aucune chance d’en savoir plus sur ce redoutable Powell.

« Bonjour ! »

Anastasia sursauta. Maudites pensées, qui l’emmenaient au loin dans des moments inopportuns. Elle chercha pendant une poignée de secondes d’où venait la voix, perdue, puis elle sentit une petite main tirer sur sa manche pour attirer son attention. Elle baissa les yeux et croisa ceux d’une fille haute comme trois pommes.

« Vous êtes la nouvelle assistante ? Papa va bientôt rentrer. Il n’y avait pas d’enthousiasme dans la voix de la fille, comme si elle avait posé cette question une centaine de fois et qu’elle connaissait déjà par cœur la fin de cette histoire. Ce qui était certainement le cas.

Je… Oui, c’est bien ça. Légèrement décontenancée, Anastasia l’était, mais cela ne tarda pas. Elle s’agenouilla pour être à la hauteur de la brunette et lui tendit une main amicale. Moi c’est Anastasia, enchantée. Et toi ?

— Ezra. Vous vous appelez comme la princesse, remarqua la petite et cela la surprit agréablement.

Tu peux me tutoyer, tu sais ? Et t'as totalement raison ! Je suis contente que tu la connaisses, toutes les petites filles que j’ai rencontrée n’ont que les princesses Disney à la bouche. Pas qu’elles soient mauvaises, hein ! D’ailleurs, tu n’as pas eu trop peur de Rasputin ? Plus j’y repense plus ce personnage n’est pas approprié pour des enfants, il n’a pas toute sa tête, dans tous les sens du terme…

— Il me fait pas peur du tout ! clama Ezra en levant fièrement le menton et cela arracha un petit rire à la nouvelle assistante.

Wow, vous êtes plus courageuse que moi, Princesse Ezra ! »

Ce surnom sembla plaire à la fillette, dont les joues se teintèrent imperceptiblement de rose. Elle allait lui répondre mais la porte d’entrée s’ouvrit à nouveau et la coupa dans son élan. Elle disparut aussi vite qu’elle apparut pour accueillir son père, laissant Anastasia seule. Elle sentait sa gorge se nouer, de stress ou d’anticipation, elle ne saurait dire. Une chose était sûre, ce qui l’attendait était  loin de ses tendres rêves et sûrement pire que ses affreux cauchemars.
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· Re: there's a devil in heaven Jeu 17 Nov - 13:32



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Le soleil accompagnait la course de Nigel. Sur le bord de la falaise, ses pas raisonnaient au rythme de son cœur. La fraîcheur matinale lui donnait plus de force. Près d’une heure qu’il déambulait sur la côte. Il était temps de retourner chez lui. Il connaissait la route par cœur et il était de retour avant même de s’en rendre compte. « Bonjour, monsieur ! » La voix du chauffeur raisonna aux oreilles de Nigel. Toujours de bonne humeur. Ce dernier était un homme d’une cinquantaine d’année, affable et au regard rieur. Il supportait les caprices de son patron avec philosophie et lui était particulièrement fidèle. Il connaissait la famille Powell depuis des années et avait vu grandir Nigel. Il s’était attaché à ce garçon comme au sien et voyait au delà de la carapace de l’anglais. « Bonjour Thomas ! » Répondit l’architecte en lui posant une main bienveillante sur son épaule. Thomas était probablement la personne en qui Nigel avait le plus confiance. « Oh, monsieur ! Votre nouvelle assistante est arrivée. Je l’ai fait rentrer. Est-ce que je peux lui donner les clés de la maison ? » Soupir. Ah oui. Il était au courant. Son assistante, ou plutôt son ancienne assistante, l’avait appelé la veille pour lui annoncer qu’elle avait enfin trouvé sa remplaçante. Il avait décroché avec un « Vous revenez demain ? » Et elle avait répondu avec un « Merci, mais non merci. J’ai une vie personnelle, monsieur Powell. Et elle n’est pas compatible avec le poste d’assistante que vous attendez d’avoir. Mais j’ai trouvé une remplaçante ! Elle sera parfaite et elle vient à partir de demain. » Soupir. « Oui, Thomas. Si jamais elle ne sort pas dans l’heure qui suit comme une furie…vous pourrez lui donner les clés. » Il lui adresse un clin d’œil et son chauffeur secoua la tête en voyant son patron se diriger vers l’entrée.

La porte ouverte c’est une autre petite furie que Nigel accueillit dans les bras. Elle sauta et il la fit tournoyer avant de la reposer au sol. « Tu es prête pour l’école ? » « Oui, monsieur ! » Répliqua joyeusement Ezra en se montrant. Elle fit tournoyer sa jupe plissée de son uniforme et resserra le noeud dans ses cheveux. « Bon. Je vais prendre ma douche et je viens te faire un bisous avant que tu partes. » « Papa ! Y’a la nouvelle assistante ! » « Pardon ? » « Il y a la nouvelle assistante. » Nigel esquissa un sourire passa une main sur la joue de sa fille. « Je sais. Tu n’as qu’à lui montrer comment utiliser la machine à café, en attendant…noir et…» « Court ! Très bien papa ! » Elle s’exécuta et Nigel put monter à l’étage pour se doucher et se changer. Dix minutes plus tard, il descendait en pantalon de costume et sa chemise blanche sur les épaules par encore fermée. Ses cheveux étaient bouclés par l’eau et quelques gouttes tombaient encore dans sa nuque quand il croisa une nouvelle fois sa fille avec son manteau et son sac. « Bon courage pour la journée et à ce soir mon ange. » Il déposa un baiser sur son front, respira son odeur et profita un instant de son étreinte avant qu’elle ne disparaisse. Ezra était la copie de son père. Les cheveux bruns et ondulés, des grands yeux bleus et des fossettes. Elle ferait probablement fureur plus grande. Mais aujourd’hui c’était encore une enfant, un bébé aux yeux du papa qui regarda la porte se fermer.

Retour à la réalité. Il prit sa tablette posée sur un meuble à l’entrée et ouvrit les informations. Il se dirigea donc vers la cuisine, concentré sur son appareil. « Où est mon café ? » Lança-t-il en tendant la main sans prendre le temps de regarder la nouvelle assistante. Il récupéra la tasse et se posa devant la fenêtre dos à cette dernière. Il resta un instant dans cette position, terminant son article avant de se retourner de poser la tablette et de boire une gorgée. C’est là qu’il leva les yeux et qui croisa le regard de la nouvelle. Comme à son accoutumé, Nigel ne laissa rien paraître. Il la fixa un instant, cachant sa surprise derrière une gorgée. « Donc vous êtes la nouvelle assistante…» Reprit-il en posant son café à côté de lui et en s’adossant au meuble.
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· Re: there's a devil in heaven Jeu 17 Nov - 20:50


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Elle se balançait d’un pied sur l’autre, ne supportant pas d’être plongée dans l’ignorance aussi longtemps. Son irrésistible curiosité la poussa à se retourner, dans l’intention vaine de mettre un visage sur ce fameux Powell. Mais il lui tournait le dos après avoir tournoyé sa fille. Il n’y avait pas la moindre trace de déception chez Anastasia puisqu’elle vit quelque chose de plus précieux encore. Une scène d’une profonde douceur, celle d’un père et sa fille, qui lui rappela douloureusement ô combien l’étreinte chaleureuse de son propre père lui manquait. Lentement, cette silhouette indiscernable s’affina et elle reconnut avec horreur les traits du client de la veille. Son corps se raidit et elle ne pouvait nier cette évidence, cette drôle de coïncidence. There’s a devil in heaven. Là-haut sur la falaise touchant les nuages, au milieu de ce cottage paradisiaque où résidait une petite fille angélique, se tenait le diable en personne. Du moins, il l’était aux yeux d’Anastasia. « Dites-moi que je rêve ? pensa la brunette, encore sous le choc. Reprends-toi, Ana. Inspire. Expire. » Elle tenta de forcer un sourire, à cause de sa stupide philosophie que tout le monde avait le droit à une seconde chance, et attendit qu’il vienne la saluer. Sourire qui s’évanouit aussitôt, l’homme ne lui accorda pas la moindre attention. Il balaya insolemment d’un revers de main toutes les règles de bienséance et disparut de son champ de vision. Les insultes d’hier à son encontre étaient toujours d’actualité, finalement. Si elle était en colère, elle se contrôla et ne montra rien en voyant Ezra s’approcher.

« Papa m’a demandé de te montrer comment utiliser la machine à café, déclara la petite avec entrain. Il l’aime toujours noir et court !

Ah, ce foutu café… marmonna Ana entre ses lèvres, malheureusement ce n’était pas assez bas et Ezra l’entendit.

— Foutu café ?

Non, non, non ! C’est pas un joli mot, oublie-le d’accord ? Allons préparer son merveilleux café, je te suis. »


Comment se mettre dans l’embarras ? Un mode d’emploi d’Anastasia Roseberry. Sa mère la gronderait sûrement si elle l’entendait parler vulgairement, ce n'était pas digne d'une lady. Mais les rudes années n’enseignaient pas toujours les bonnes choses. Ezra haussa les épaules, elle ne chercha pas plus loin et se dit que foutu et merveilleux, c’était sûrement la même chose. Elle emmena l’assistante en cuisine et Anastasia n’osa pas avouer à la fille qu’elle savait déjà parfaitement utiliser cet appareil. Elle lui expliquait tout avec tant d'engouement, heureuse de rendre service à son père.  Lorsque son cours fut terminé, elle la quitta pour se préparer à partir à l’école. Anastasia, seule à nouveau. Ou presque. Il y avait encore ce café, elle qui pensait s’en être débarrassée pour de bon hier. Elle se mit à la tâche et s’appliqua, la nana, ne voulant pas lui donner une raison de la critiquer à nouveau.

Jamais deux sans trois. Elle était prête à donner à cet homme une troisième chance. Peut-être était-elle trop susceptible, après tout c’était normal qu’un père ait posé toute son attention sur sa fille uniquement. Des excuses. Des excuses qui ne tinrent pas la route bien longtemps. Elle l’entendit entrer dans la cuisine, monsieur daignant enfin rencontrer sa nouvelle assistante. Souris, Ana, qu’elle se disait. Elle se retourna et la tasse chaude qu’elle tenait dans la main faillit lui échapper et se briser au sol. Son patron était là, son attention accaparée par sa tablette, tandis que la sienne reposait sur la chemise ouverte qu’il portait. Bonté divine ! Cet homme n’aimait-il donc pas se comporter normalement ? Elle en a eu des patrons et jamais, ô grand jamais, l’un d’eux ne s’était présenté ainsi. Trop bouleversée par ce détail et par ces fichues gouttelettes d’eau, elle se rendit à peine compte lorsqu’il s’empara de la tasse. Toujours sans aucun regard à son égard. Était-elle invisible ? Apparemment non, puisqu’il la remarqua enfin.

« Donc vous êtes la nouvelle assistante…

Bien vu Sherlock
, claqua-t-elle, agacée. Elle le contempla avec satisfaction boire une gorgée de son café et ajouta dans un sous-entendu à peine caché. Je n’entends aucune plainte, j’imagine que ce café est au goût de votre palais si raffiné. »

Elle s’était dit que pour éviter de voir un peu plus bas, elle se contenterait de fixer ses yeux d’un bleu troublant. Mais elle n’était plus aussi certaine qu’il s’agissait d’une bonne idée. Alors elle ne tint pas sa langue et dit ce qui lui passait par la tête, posant ses mains sur ses hanches, comme si elle avait le droit de le sermonner.

« Je sais très bien que c’est chez vous, monsieur, mais il me semble qu’avoir une tenue correcte est le strict minimum. Elle s’autorisa à baisser ses yeux brièvement pour lui indiquer de quoi elle parlait, puis elle reprit. Mais peut-être n’êtes-vous exigeant qu’avec les autres ? »

Un monsieur qui sonnait faux, ne cachant nullement sa déception face à l’identité de son patron. Un deuxième sous-entendu sur le manque de tolérance dont il fit preuve envers elle. Rancunière ? Un peu. Mais il l’avait cherché, lui et son comportement qui oscillait entre l’indifférence et l’arrogance.
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· Re: there's a devil in heaven Dim 20 Nov - 18:55



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« Roseberry. Anastasia Roseberry. Sa famille possédait une entreprise de luxe dans la bijouterie. Mais ils ont fait faillite. Ce sont des bons anglais. Mais je dois vous dire que le père est en prison…pour meurtre et extorsion… »  Silence. Kate présuma que son patron attendait la suite. « Elle a fait des études de paysagiste… »  « Vraiment ? »  « Oui. Mais elle n’a pas pu continuer. Sa mère est tombée malade. Depuis, elle se démène pour payer ses dettes. Elle est courageuse et dévouée. J’imagine que ce sont des qualités attendues. »  Hochement imperceptible de la tête derrière le téléphone. « Monsieur…? »  « Oui Mademoiselle Surrey ? »  « Je voulais vous remercier. Pour le voyage de noce…vous n’auriez pas du… »  Nigel esquissa un sourire. « Je crois que vous l’avez largement mérité. Merci à vous, Kate. »  Elle en resta bouche ouverte derrière son téléphone. C’était bien la seule fois qu’il l’appelait par son prénom. Pas la seule fois où il la remerciait par contre. Kate avait appris de son patron la rigueur, l’obsession du travail bien fait mais aussi la finesse et l’empathie. Ça n’avait pas été des années faciles. Mais elle savait qu’il lui avait apporté une expérience inestimable. Elle était allé jusqu’au bout de son travail. Hors de question pour elle de ne pas se renseigner sur cette inconnue. Monsieur Powell avait toutes les cartes en main. C’était à lui, à présent, de décider du sort de la pauvre nouvelle.

Ce dernier écouta la réplique de la nouvelle. Drôle de coïncidence. Pendant l’espace de quelques secondes, il se demanda s’il n’allait pas tout simplement lui dire de partir. Mais elle l’intriguait. Ou l’impressionnait. Peut-être un peu des deux. Sans vraiment qu’il ne se l’admette. Elle n’était pas très grande, mais elle avait du charisme. Son caractère, peut-être. En tout cas, sa réflexion sur le café le fit sourire. « Vous avez su appliquer les explications d’une fillette de huit ans…il n’y a pas de quoi fanfaronner. »  Répliqua finalement Nigel en se redressant. Il prit sa tasse et continua de la boire quand la seconde réflexion le mit plus mal à l’aise. Il baissa les yeux et se demanda à quel moment il avait oublier de boutonner sa chemise blanche. Il posa sa boisson et commença donc à la fermer. « Pardonnez-moi de vous avoir mis mal à l’aise. Ce n’était pas mon intention... »  Reprit-il terminant de boutonner son haut. La précédente assistante ne s’embarrassait pas de ce genre de détails. Peut-être le fait que sa moitié était une femme était une bonne excuse. Mais Nigel n’était pas vraiment l’homme à femme, le séducteur. Et il ne souhaitait pas donner cette impression à Anastasia.

Son regard se posa finalement sur cette dernière. C’était vraiment un petit gabarit. Un petit nez en trompette, des yeux châtaigne en amande. Et ce petit air de « même pas peur » qui décrocha un sourire à Nigel. Juste à ce moment, la porte d’entrée s’ouvrît et une nouvelle furie entra. « Niiiiigel ! C’est ta mère ! Où es-tu ? »  Le sourire s’effaça aussitôt et son regard fut arraché pour se diriger vers le hall d’entrée. Il n’eut pas vraiment le temps d’aller à sa rencontre qu’elle était déjà là. Une grande dame, les cheveux cendré et de grand yeux bleus clairs. On pouvait deviner, à sa façon de se tenir et à sa tenue, qu’elle aimait le luxe et les apparences. Elle s’approcha de son fils et lui déposa un baiser sur la joue. « Tu devrais me tailler cette barbe. Elle pique. »  « Bonjour, Mère…tu vas bien ? »  Nigel éluda la question et donna la tasse de café à sa nouvelle assistante en lui lançant un regard entendu. C’est parti pour le spectacle !

« Hm…les Harrington n’était pas spécialement enchantés de ton refus pour leur soirée de vendredi… »  Soudain, son regard glacial se posa sur Anastasia. Elle décrocha une moue. « Mademoiselle Roseberry, je présume. »  Lança-t-elle alors que son fils roulait des yeux. « Je t’ai déjà dit de ne pas lever les yeux au ciel. »  Claqua Madame Powell. Nigel se pinça les lèvres et se détourna vers la fenêtre. C’était juste un mauvais moment à passer. Malheureusement, sa mère s’approcha. « Tu sais que son père est en prison ? »  Lacha-t-elle en feignant de chuchoter. Nigel arqua un sourcils. « Tu sais que Mademoiselle Roseberry peut t’entendre ? »  Comment avait-elle appris pour Anastasia ? Kate était encore à sa botte ? C’était donc sa dernière trahison. Madame Powell exerçait la manipulation avec brio. Il devrait prévenir sa nouvelle assistante qu’il ne souffrirait pas d’un autre espion dans cette maison.
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· Re: there's a devil in heaven Dim 20 Nov - 22:21


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Les battements de cœur de la pudique reprirent un rythme régulier, de la satisfaction et du soulagement entremêlés. Soulagée de son excuse sincère, éloignant tout doute sur un patron trop imbu de lui-même ou pervers. Satisfaite, un peu, de le voir aussi mal à l’aise qu’elle. La porte d’entrée s’ouvrit brusquement et une poignée de secondes plus tard une femme âgée fit son entrée. L’habit ne faisait pas le moine, disait-on. Même si tout en la mère de Nigel criait au luxe et au mépris qui allait avec, la brunette priait profondément pour qu’elle ne fût pas semblable aux gens de la haute société. Prières qui tombèrent à l’eau.

« Tu sais que son père est en prison ? »

Elle sentit le sol se défiler sous ses pieds, l’entraînant dans un tourbillon de souvenirs déplaisants. Des doigts pointés dans sa direction, des traits déformés par la peur et l’horreur. Des voix qui susurraient tel père, telle fille. Son cœur s’alourdit sous le poids de toutes ses peines. Elle pensait qu’après toutes ces années, elle était insensible face à ce genre de remarques. Que nenni ! Des étincelles de colère dans les yeux, elle voulait crier à la gueule de cette femme que son père était innocent et qu’elle pouvait mettre son air hautain et faussement scandalisé là où elle pensait. Mais Anastasia avait besoin de ce travail, trois vies en dépendaient. Elle ne voulait pas tout foutre en l’air, pas lorsque le destin s’était enfin montré généreux envers elle. Alors elle prit sur elle, Ana. Les poings serrés, si fort, avec tant de véhémence que ses ongles transpercèrent sa peau. De sa colère, il ne restait que des demi-lunes écarlates.

« En effet, je ne suis pas encore assez vieille pour avoir des troubles de l’audition. Ou pire, avoir un manque de discrétion et de bon sens. », répondit sarcastiquement l’assistante, ne pouvant finalement pas s’empêcher de lancer une pique.

Elle se recula pour déposer la tasse dans l’évier, comme si prendre de la distance lui permettrait de mieux contrôler ses émotions. Elle tenta de se mettre à la place de Madame Powell. Bien que rien ne justifiait son manque de tact et son plaisir à blesser quelqu’un, elle restait une mère qui avait peur pour la sécurité de son fils. Aux dernières nouvelles, la criminalité n’était pas héréditaire. Et là était tout le problème, Anastasia ne croyait plus en ces accusations contre son père. Elle s’était épuisée à crier l’innocence de son père sur tous les toits, mais c’était comme si le monde était soudainement sourd. Alors Anastasia se tut, réservant ses dernières forces pour récolter des preuves plus concrètes. Des preuves devant lesquelles personne ne pourrait plus jouer au sourd ni à l’aveugle. Elle retourna aux côtés de son patron, faisant de nouveau face à sa maternelle.

« Mais je comprends l’inquiétude d’une mère, ne vous en faites pas pour votre fils, je vous promets qu’il ne risque rien avec moi. Je n’irais pas jusqu’à promettre de le protéger, je suis juste son assistante. Libre à vous d’engager un garde du corps si vous n’êtes toujours pas convaincue… dit-elle en haussant les épaules. Anastasia qui ne pouvait rester sérieuse trop longtemps. L’humour a toujours été son issue de secours, effaçant la tristesse et la colère derrière l’amusement. Même si sérieusement, vous pensez que j’ai une chance dans un combat contre… ça ? »

Elle fixa la carrure imposante de son patron. Non, elle n’avait clairement aucune chance. Il était immense, à ses côtés, la dépassant de plusieurs centimètres. Enfin, elle croisa son regard. Ses yeux bruns se perdirent dans l’océan bleu qu’étaient ceux de Nigel.  Elle se pencha légèrement vers lui pour lui murmurer quelques mots, un jeu de mot.

« Je pensais être votre assistante, mais je vois que je dois aussi assister aux caprices de votre mère. »

Elle aurait pu l’implorer d’arrêter ce massacre, mais peut-être n’était-il que le fils à sa maman. Elle qui pensait devoir affronter un seul Powell, la voilà coincée avec deux.
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· Re: there's a devil in heaven Mar 22 Nov - 10:56



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Madame Powell était une femme affable avec ses pairs. Serviable, enjouée et pleine de considération. Elle savait se faire aimer. Malheureusement, elle était aussi capable d’être juge du comportement des autres. Quand elle considérait quelqu’un comme inférieur, elle pouvait se montrer froide et méprisante. La réaction d’Anastasia lui fit dresser les cheveux sur la tête. Elle plissa des yeux, pinça les lèvres avant d’afficher un léger rictus. Nigel l’avait déjà vu plusieurs fois se transformer ainsi. Elle perdait de sa beauté pour devenir le Diable en personne. « Il serait bon ton de vous rappeler votre place, Mademoiselle Roseberry. » Claqua Madame Powell. « Celle de mon assistante, il me semble. » Ajouta Nigel en appuyant sur le « mon ». Le garçon fit face à sa mère, la fixant. Elle savait très bien ce qu’insinuait cette phrase. Il serait probablement plus difficile pour elle d’avoir Anastasia à sa botte. Bien qu’elle pouvait user aussi d’intimidation et de chantage afin d’arriver à ses fins.

Anastasia reprit d’ailleurs la parole. Défendant son intérêt de façon plutôt osée. Allant jusqu’à faire de l’humour. Nigel se mordit la langue pour éviter de rire. Face à la réflexion de sa nouvelle assistante comme face à la tête de sa mère. « Je peux te trouver une assistante diplômée. Celle de Viggo Sundman est semble-t-il très efficace. Je peux voir pour la débaucher. » Reprit Madame Powell en détournant le regard pour fixer son fils. Nigel secoua brièvement la tête. « Pourquoi es-tu venue ce matin ? J’imagine que Mademoiselle Roseberry n’y est pas pour rien ? » Répondit l’architecte en se posant contre son meuble de cuisine. Anastasia le rejoint et il la regarda un instant, croisant son regard châtaigne. « Bien sûr que non ! J’espérais te convaincre de venir à la soirée caritative de samedi prochain. C’est pour les orphelins de la région. Vu que tu t’occupes de l’orphelinat…Il serait de bon ton de venir t’y présenter. » Alors qu’elle expliquait sa présence, Anastasia en profita pour exprimer son mécontentement face au comportement de Madame Powell. Nigel esquissa un léger sourire mais ne répondit rien. Il s’approcha simplement de sa mère. « C’est entendu Mère. Maintenant, je dois aller travailler. Et expliquer à Mademoiselle Roseberry les différentes tâches qui lui incombent. Veux-tu nous excuser ? » Lança finalement Nigel en posant une main sur le bras de sa mère. Elle afficha une moue avant d’acquiescer. « Pense à ce que je t’ai dit pour ton assistante. » Siffla-t-elle en se détournant pour prendre la direction de la porte. Elle ne prit pas la peine de prendre congé d’Anastasia, son avis étant pour le moins défavorable sur l’instant. Mais Madame Powell ne se laisserait pas intimider longtemps. Elle avait pour projet de remettre cette assistante à sa place, coute que coute.

Une fois sortie, Nigel revint vers son assistante. « Je vous fait visiter. » Reprit-il d’une voix qui ne souffrait aucune objection. Il passa en revue le salon, là où Ezra passait le plus clair de son temps. La cuisine, indispensable pour lui amener le café qu’il lui demanderait à longueur de journée. Puis direction les bureaux. Il fallait passer une porte, un couloir de verre entouré de plantes et accéder à une grande pièce avec un grand bureau en face, des tables hautes à dessiner sur la droite et une grande table de réunion sur la gauche. Derrière le bureau, une immense baie vitrée qui donnée sur le jardin et la campagne environnante. C’est d’ici qu’Ezra venait espionner son père. « Votre prédécesseur n’avait pas de bureau attitré, elle avait tendance à bouger un peu partout, et elle aimait s’installer dans le salon. Mais si vous souhaitez un bureau, on peut vous faire de la place. » Continua le patron en contournant son bureau. Il ouvrit un tiroir pour en sortir un carnet. « C’est mon agenda. Enfin celui de l’assistante. Il ne doit jamais vous quitter. Vous avez tous les numéros importants ainsi que la partie rendez-vous. » Il lui tendit sans vraiment la regarder. Son esprit était à présent sur son travail. « Notez la soirée caritative de samedi prochain. Et réservez votre soirée. » Reprit Nigel en s’asseyant à son bureau pour ouvrir son ordinateur.
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· Re: there's a devil in heaven Mer 23 Nov - 19:57


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Mon assistante. Trois lettres accentuées. Les diables s’affrontèrent dans un silence qu’ils étaient les seuls à comprendre. Cette vision, aussi rassurante que plaisante, fit sourire discrètement Anastasia. Mais le ciel dans les yeux de Madame Powell vira à l’orage et tous les éclairs étaient dirigés vers elle. Assistante diplômée, sourire envolé. La génitrice maniait l’art d’aborder les sujets blessants, c’était comme si elle connaissait déjà tout de sa vie. Comment ? Mystère absolu. Après son départ, Anastasia croisa les doigts pour que Nigel ait oublié cette fâcheuse idée de la remplacer. Ce serait honteux de perdre contre un fichu bout de papier. La visite lui permit d’oublier ce dernier. Elle s’émerveilla devant le couloir de verre parsemé de plantes, où le reflet de la lumière donnait l’impression d’être entouré d’émeraudes. Diplôme, mon beau diplôme, qu’elle regretta lorsqu’ils parvinrent à son bureau. Les tables à dessin lui faisaient de l’œil et elle s’imagina dans une autre vie, où elle pourrait les utiliser dignement. Elle chassa ces pensées et se concentra sur la splendide vue qu’offrait la baie vitrée.

« C’est encore mieux que dans mon imagination ! Les nuits étoilées ici doivent être époustouflantes ! Pas besoin de bureau, je crois avoir trouvé mon bonheur. »

Elle pointa du doigt la petite table en bois nichée dans le jardin. Cela restait accessible tout en lui offrant un éden lorsque le temps serait clément. Elle reporta son attention sur Nigel et elle ne saurait dire pourquoi, mais l’envie de le taquiner était irrésistible.

« Est-ce que je dois y noter tous les détails croustillants de leur vie ? dit-elle avec un sourire au coin des lèvres, dévoilant sa fossette, tandis qu’elle feuilletait le carnet. Elle prit un stylo posé sur le bureau et nota ce qu’il lui dictait de son écriture légèrement arrondie, enjolivant le tout avec des petits dessins. Soirée caritative, notée… Et je dois réserver ma soirée… Quoi ?! »

Sa main se figea juste à temps et elle leva vers lui un regard comblé d’effroi et de détresse. Travailler un samedi ne lui posait aucun problème, elle était habituée à pire que ça. Non, ce qui causa un frisson froid dans son dos fut la perspective de revoir la diablesse.

« Si c’est pour garder Ezra, ce sera avec grand plaisir, commença-t-elle, sincèrement ravie et soulagée à l’idée de passer la soirée en compagnie de la petite fille. Je trouve cela admirable que vous aidiez des orphelins, vraiment. Mais si c’est pour vous accompagner, c’est absolument hors de question. À moins que vous vouliez me brûler sur le bûcher ! Je n’ai pas ma place là-bas. Et puis je suis plus utile ici. Je peux même faire venir un barbier pour vous, votre mère en sera plus reconnaissante que de me voir à cette soirée ! »

Les joues rouges, elle manquait de souffle à force de débiter des mots à une allure impressionnante. Il était impossible pour Nigel de se focaliser tranquillement sur son travail. Il a eu le malheur d'engager Anastasia Roseberry, ce petit bout de femme qui parlait beaucoup trop et qui lui faisait face, les bras croisés sous sa poitrine et les yeux enflammés de détermination. Elle ne bougerait pas d’ici tant qu’il ne changerait pas d’avis et elle le faisait comprendre, à sa manière.
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· Re: there's a devil in heaven Dim 27 Nov - 14:28



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Sa maison c’est son second enfant. Il l’a pensé, tourné vers l’extérieur et la nature. Lui le casanier, celui qui ne sort que quand cela est nécessaire, il avait besoin de cette ouverture vers l´extérieur. Un besoin d’espace qui se ressentait dans son bureau, large et haut de plafond. Il guettait la réaction de sa nouvelle assistante du coin de l’œil et fut satisfait de l’effet que ces lieux avait sur elle. Pointant du doigt le jardin, elle décréta qu’elle s’y installerait bien volontiers. « Les journées sont fraîches en hiver…mais c’est comme vous voulez… » Répliqua-t-il en se mettant au travail.

Il devrait probablement s’habituer à l’humour d’Anastasia. Il était déroutant pour Nigel. Lui qui ne cherchait à rire qu’en compagnie d’Ezra. A la réflexion de la jeune femme, il fronça les sourcils et secoua légèrement la tête. « Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment adéquate… » Répondit l’architecte. « Après, je sais que Mademoiselle Surrey retenait beaucoup les petites détails de chacun…si vous avez besoin de noter…enfin faites comme vous voulez. Ce carnet est le votre à present. » Cherchait-elle a le déstabiliser ? C’était réussi. Nigel se sentie bête d’être rentrer dans son jeu et préféra passer à autre chose. La soirée.

Et là, c’était autour d’Anastasia d’être déstabiliser. Au départ, il se demanda si c’était à cause du samedi. Mais rapidement, elle se proposa de garder la petite fille. Nigel leva sur elle son regard. Il arrêta de taper sur son ordinateur et se posa au fond de son fauteuil de bureau, fixant son assistante, les sourcils froncés. Elle déblatéra tout un tas d’excuses et d’idée jusqu’à se taire et imposer un silence que Nigel laissa courir un instant. « Ezra a une Baby-Sitter samedi soir. Je veux que vous veniez avec moi, en tant qu’assistante. Ce qui est tout à fait votre place. Vous avez une tenue de soirée ? » Son regard parcourue Anastasia avant d’ajouter « Je vous ferais parvenir une tenue adaptée. » Encore une fois, ces paroles ne souffrait d’aucune négociation. « Familiarisez-vous avec la liste des invités. Je viens de vous l’envoyer par mail. Vous serez mes yeux et mes oreilles à cette soirée. » Reprit-il en reprenant son ordinateur. « Oh, mademoiselle Roseberry. » Apostropha Nigel, le regard sur son ordinateur. « Ne cherchez pas trop ma mère. Elle est capable de vous retourner la tête ou de vous détruire, et vous finiriez à sa botte. Dans ce cas… » Il planta son regard dans celui de son assistante. « Je serais obligé de me séparer de vous. » Sa voix claqua dans le silence. Il était plus que sérieux. Et il espérait que le caractère indépendant de la jeune femme soit suffisant pour l’aider à faire face à Madame Powell.
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· Re: there's a devil in heaven Lun 28 Nov - 15:30


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La réponse sérieuse que lui donna Nigel la fit rire et elle fut certaine d’une chose : il n’avait pas hérité de sa mère l’amour pour les commérages. Certes, la jeune trentenaire aimait fouiner dans ce qui ne la regardait pas, mais ce n’était jamais dans le but de trouver les faiblesses des autres et de les utiliser contre eux.

« J’en ferai bon usage, promis ! », lâcha-t-elle avec un sourire si angélique qu’il en était inquiétant.

À cet instant, Anastasia croyait encore qu’une bonne entente était possible entre eux. Les minutes qui suivirent prouvèrent le contraire. Elle pensait être suffisamment convaincante avec ses mots et son air audacieux. Mais les sourcils froncés de Nigel n’annonçaient rien de bon et elle sentit sa détermination tressaillir. Il était insensible à ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cette soirée mondaine. Comment pouvait-il comprendre ? Ses yeux parcoururent son tailleur de seconde main et sa réflexion l’énerva. La brunette ouvrit la bouche, prête à répliquer qu’elle n’avait pas besoin d’une tenue de sa part et qu’il avait déjà ses propres yeux et oreilles. Mais il ajouta cette phrase fatidique et elle tut immédiatement toute protestation. “ Je serais obligé de me séparer de vous ”. Cette menace qui planait sur sa tête comme une épée de Damoclès.

« C’est entendu. Elle n’avait plus vraiment le choix et devait se rendre à cette soirée. Perdante. Mais elle tenait à avoir le dernier mot. Sachez juste que je ne suis pas du genre à être à la botte de qui que ce soit, Monsieur. » Lui compris, fit-elle comprendre en soutenant son regard et elle quitta le bureau, claquant la porte derrière elle.

Satanée journée ! Le carnet fermement serré dans sa main, elle récupéra son sac dans le salon et sortit en furie dans le jardin. Elle passa devant Thomas, qui venait tout juste de rentrer, et il crut qu’elle n’avait pas réussi à supporter le Powell.

« Vous nous quittez, Mademoiselle ?

Je ne compte pas partir d’aussitôt !

— Vous m’en voyez ravi. »


Anastasia eut à peine le temps d’entendre ces mots, elle se dirigeait déjà à grandes enjambées vers la table, prête à remplir correctement son rôle d’assistante. Elle se laissa distraire par la campagne environnante, une petite pause apaisante. Puis elle se plongea dans ce carnet, se familiarisant avec l’emploi du temps de son patron, des contacts plus ou moins importants. Les notes de Mademoiselle Surrey étaient précieuses. Elle confirma les rendez-vous à venir, regrettant qu’aucun n’ait été prévu pour aujourd’hui. L’agaçante habitude de boire du café y était aussi notée. Les heures défilèrent et elle ne revit Nigel que pour lui apporter son précieux café. De temps à autres, elle le contemplait de l’autre côté de la baie vitrée. Son attention focalisée sur son travail, il était semblable à une statue. Elle repoussa en dernier la consultation de la liste des invités. Plus elle faisait des recherches sur les personnes conviées, plus son appréhension grandissait. Trop concentrée, elle ne vit pas les nuages s’assombrirent. La météo en Angleterre changeait brusquement et Anastasia se retrouva sous la pluie en un claquement de doigts. Par instinct, elle protégea en premier son carnet, qu’elle cala sous la veste de son tailleur. Elle ramassa le reste de ses affaires et courut aussi vite que possible à l’intérieur de la maison. Elle enleva ses chaussures pour ne pas salir le sol et se moqua de son propre état.

« Cet endroit était charmant, mais c’était définitivement une mauvaise idée ! »

Elle déposa son carnet, toujours en un seul morceau, sur la table basse du salon. Son ventre émit un son peu élégant, affamé. Elle n’avait pas vu les heures passer et n’avait rien mangé depuis l’aube. Comme Nigel lui avait fait visiter la cuisine, elle se dit qu’elle pouvait se servir librement. Elle était bien tentée de découvrir le reste de la maison, mais il valait mieux contrôler sa curiosité et éviter de se faire renvoyer bêtement. Arrivée en cuisine, elle grimaça à l’odeur omniprésente du café. Trempée, elle voulait quelque chose de chaud et un thé ne serait pas suffisant. Elle entreprit ses recherches pour faire un œuf au plat avec quelques accompagnements, tout en pensant à voix haute. Après tout, elle se disait que Nigel devait encore être enfermé dans son bureau.

« C’est quoi cet agenda infernal ? pesta-t-elle, la faim n’arrangeant rien à son humeur en repensant aux lignes pleines du carnet. Des rendez-vous à n’en pas finir... Toute la journée derrière son bureau, je doute qu’il sache ce qu’un loisir veut dire ! De toute manière, j’ai toujours dit que la caféine rend les gens désagréables, il en est la preuve. »

L’assistante jeta un regard noir vers la machine à café. Un soupir lui échappa alors qu’elle levait la tête vers les étagères du haut, n’ayant pas trouvé son bonheur dans celles du bas. Elle s’étira de tout son long pour pouvoir les atteindre et elle faillit renverser au passage sa tasse de thé posée sur le plan de travail.
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· Re: there's a devil in heaven Mer 30 Nov - 12:02



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Il semblait évident qu'Anastasia avait besoin de ce boulot. Et Nigel était plutôt satisfait d'être le maître juge dans les décisions liées à ce travail. Malgré le fort caractère de la jeune femme, il avait un point de pression, qu'il se ferait un plaisir d'utiliser au besoin. Il n'était pas un homme sadique, mais plutôt de principe. Si on accepte un travail, on va jusqu'au bout de son engagement. Sinon, il vaut mieux ne rien faire du tout. La jeune femme avait accepter ce travail, elle devrait en assumer les conséquences. Dont celle d'un patron plutôt têtu. Ca risquait de faire des étincelles, au vue du caractère de Madamoiselle Roseberry. Témoin sa réaction finalement moins calme qu'il ne l'aurait pensé. Elle n'était a la botte de personne, soutenant le regard de son patron. Puis, elle fit volte face et claqua la porte. Nigel soupira en levant les yeux au ciel. « Pas besoin de claquer la porte... » Souffla-t-il plus à lui-même.

La journée reprit cependant son cours normal. Visioconférence, appels sur appels et parfois dessins. En ce moment, il n'avait plus de gros projet en cours, seulement des brides de contrats et, à vrai dire, cette soirée était aussi un moyen de rencontrer de nouveaux clients potentiels. Bien que Viggo Sundman, ou plutôt son assistante, l'ait appelé dans la matinée pour convenir d'une rencontre sous peu. Bref, il comptait sur ce samedi pour trouver de nouveaux projets, histoire de ne pas être sans rien faire. Même s'il n'était pas dans le besoin. C'était sa tête qui en avait besoin. Ne pas la laisser au repos. Rencontrer de nouveaux prestataires, de nouveaux clients, de nouveaux partenaires. Donc son emploi du temps était loin d'être vide. Entre les inaugurations et les rendez-vous, Nigel n'avait pas une minute à lui, et c'était très bien ainsi. Entre temps, il put réceptionner son café qu'Anastasia lui apporta en silence, l'architecte étant au téléphone. Son esprit se permit cependant plusieurs vagabondages. Il pensa à sa fille à l'école et, aussi étrange que cela puisse paraitre, à son assistante, assise dans le jardin. Comme une sensation de picotement.

Le ciel s'assombrit soudain et la pluie commença à claquer sur la baie vitrée. Nigel ne s'en aperçut pas tout de suite. Mais son regard se dirigea vers l'extérieur, cherchant Anastasia des yeux. Elle avait disparu. Heureusement pour elle, elle devait être trempée si elle était restée dehors. Encore une fois, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte, l'architecte se dirigea vers le salon. Cherchant la jeune femme des yeux. Elle n'était pas là, mais ses chaussures étaient dans l'entrée, indiquant qu'elle n'avait pas échappé à la météo capricieuse. Il entendit alors une voix venant de la cuisine. S'y dirigeant doucement, il resta un instant sans être vu à l'écouter s'agacer sur son patron. Lui, donc. Nigel ne put réprimer un sourire. Ce petit bout de femme le faisait sourire. Et quand il s'en rendit compte, il effaça se sourire de son visage pour s'avancer vers elle. Elle cherchait à atteindre les placards du haut, mais sa taille n'était pas adaptée à cette cuisine. Elle faillit renverser sa tasse que Nigel récupéra in extremis afin de la garder à l'abris. Afin de l'aider à ouvrir le placard, il s'approcha contre la jeune femme, n'ayant aucun effort à faire pour ouvrir la porte à sa portée. « Qu'est-ce que vous cherchez ? » Demanda-t-il en gardant sa tasse entre les mains.
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· Re: there's a devil in heaven Mer 30 Nov - 15:43


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Les doigts qui frôlaient presque l’objet de sa convoitise, Anastasia n’entendait plus que la petite voix dans sa tête qui l’encourageait. Elle aurait mieux fait d’entendre son patron approcher. Lorsque la voix de ce dernier résonna dans la cuisine, son cœur rata un battement de frayeur et elle se retourna, par réflexe.

« Oh mon Dieu ! Vous m’avez fait peur ! »

Ce n’était pas difficile de faire peur à Anastasia, éternelle poule mouillée. Ironique, quand elle était affreusement trempée. La surprise laissa doucement place à l’inquiétude. Depuis combien de temps était-il là ? L’avait-il entendu ? Elle était assez proche de lui pour pouvoir discerner la moindre trace de colère. Trop proche. Ne trouvant rien d’alarmant, elle put plonger son regard dans les yeux de Nigel sans crainte.

« Je cherchais de quoi cuisiner, à moins que faire mourir de faim votre assistante soit l'un de vos passe-temps ? D’ailleurs, j’avais la situation parfaitement en main ! »

Mensonge. Trop fière pour accepter le fait que sa taille lui faisait défaut, encore. Mais elle lui en était reconnaissante, au fond. Si sa rigueur et son insensibilité l’avaient énervée, elle ne pouvait nier qu’il était altruiste. Les recherches qu’elle mena sur son ordinateur portable, dont la ventilation était semblable à un avion en décollage, lui révélèrent une autre facette. Elle pensait qu’il ne s’agissait que de dons pour l’orphelinat, mais il s’avéra que son patron avait construit ce dernier bénévolement. De quoi attiser l’admiration d’Anastasia. En se souvenant de ce détail, son regard s’adoucit légèrement.

« Vous n’avez pas faim ? demanda-t-elle. Et comme pour vérifier qu’elle n’avait pas affaire à un robot programmé à travailler sans relâche, alimenté uniquement au café, elle profita de leur proximité pour venir pincer sa joue. Elle ajouta, un sourire enjoué se dessinant sur ses lèvres. Vous êtes bien humain, pourtant. »
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· Re: there's a devil in heaven Jeu 1 Déc - 10:53



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Elle avait sursauté. Prise sur le fait, comme une enfant qui venait de faire une bêtise. Elle le réprimanda, comme quand on essaie de se justifier quand on a fait une erreur et qu'on veut la faire retomber sur l'autre. Elle se comportait d'une façon si naturelle, à l'opposé de ce que Nigel avait l'habitude de voir. Son ancienne assistante était plus froide, plus distante, plus formatée. Anastasia ne lui ressemblait en rien. Elle était spontanée et insouciante. Le regard océan de l'architecte se posèrent sur le visage de la jeune femme. Son nez retroussé, son regard rieur. Il prit conscience à ce moment là qu'il pouvait se mettre en danger. Tomber dans une spirale plutôt inconnue pour lui. C'était aussi le but de son travail. Ne pas s'attarder sur des divertissements potentiels. Construire sa vie sur la logique et non les émotions. Il détourna son regard, posant la tasse sur le plan de travail pendant qu'elle lui expliquait ce qu'elle faisait là.

Nigel fronça les sourcils à sa réplique. La faire mourir de faim ? Quelle drôle d'idée ! « Malgré ce que vous semblez penser, je n'ai pas l'intention de faire de votre vie un enfer. Si tant est que vous accomplissez votre travail avec sérieux. » Répliqua alors l'architecte, le plus sérieux du monde. Elle l'avait encore prit dans ses filets. Il était encore tombé dedans à pieds joints. Elle lui demanda s'il avait faim. Non. « Si vous voulez vous faire quelque chose pour vous... » Il allait ajouter qu'elle pouvait lui préparer aussi quelque chose pour lui quand il sentit sa main pincer sa joue et apparaître sur son visage un joli sourire espiègle. Non. C'était trop. Il prit fermement son poignet et son regard se glaça l'espace d'un instant. « Mademoiselle Roseberry, je ne vous permet... » C'est là qu'il sentit que son tailleur était mouillée. Qu'elle était trempée. Il arrêta donc sa phrase et la fixa.  « Mademoiselle Roseberry ? Vous être trempée ? » Son regard avait soudain changé. « Je vous avez dit que ce n'était pas une bonne idée le jardin. Vous pourrez en profiter cet été. En attendant, il serait plus prudent pour vous de rester au salon...où dans le bureau. Encore une fois, on peut vous faire une place sans problème. » Reprit-il, son poignet toujours dans la main. Mais son étreinte s'était adoucie. Il ne serait pas contre pouvoir poser son regard sur elle dès qu'il le souhaitait. Décidément, ça devenait beaucoup trop dangereux. « Il y a un sèche linge dans la salle de bain en haut. Il y a un programme de quinze minutes, si vous voulez vous sécher. » Souffla-t-il. Découvrir les lieux, ça pouvait être assez tentant pour l'assistante. Elle y découvrirait une salle de bain avec une verrière donnant sur la nature. Si elle l'osait, elle pousserait la porte d'en face, la chambre d'Ezra. Une chambre de jeune fille gâtée, pleine de licorne et d'arc-en-ciel. Si elle l'osait encore, elle pourrait découvrir la chambre de son patron, au fond du couloir. Une grande suite avec une grande baie vitrée donnant sur la mer. Une chambre rangée comme à l'armée. Une sorte de chambre témoin, dont rien ne dépasse. Une chambre masculine qui manque de fantaisie. « Je vais nous faire une omelette, allez vous sécher. » Reprit Nigel.
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· Re: there's a devil in heaven Ven 2 Déc - 15:39


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Il était la raison, elle était le cœur. Il la rassurait et effaçait petit à petit l’image qu’elle avait de lui. Le diable semblait retrouver ses ailes d’ange. Il ne lui offrait pas l’enfer, mais il ne lui promettait pas pour autant le paradis. Cette interminable liste de tâches ruinait son imagination débordante. En parlant de débordement, Anastasia avait du mal à saisir les limites et elle comprit qu’une d’elles venait d’être franchie. Un frisson parcourut son échine et elle ne saurait dire quelle en était la cause. La sensation de la main de Nigel autour de son poignet ou l’hiver qui s’abattit soudainement dans ses yeux. Une valse maladroite qu’ils menaient, l’un des deux finissait toujours par bouleverser ce rythme ensorcelant d’un faux pas. Anastasia se dit qu’elle épuisa la patience de son patron et que c’en était fini pour elle. Mais Nigel la déstabilisa, profondément. Tantôt sévère, tantôt attentionné. Le vent glacial s’adoucit, semblable à une brise de printemps. Il était la raison, une raison déroutante.

« L’été est encore loin, je voulais en profiter maintenant, murmura-t-elle, incertaine de tenir jusqu’à cette chaude saison. Elle poursuivit d’une petite voix, comme si quelques décibels en plus risquaient de réveiller à nouveau son courroux. Mais je veux bien une petite place dans le bureau, finalement. »

Elle n’avait pas à réfléchir longtemps à cette question. La baie vitrée lui procurerait le même paysage enchanteur, avec le vent lui effleurant les joues en moins. Les tables à dessin ne quittèrent jamais vraiment ses pensées. Elle se contenterait de s’asseoir à leurs côtés, de les contempler passionnément. Du moins, elle essayerait de se limiter à ça. Mais Anastasia et les limites… Pour la première fois, la brunette obéit sans aucune objection. Elle s’éloigna de l’homme et s’étonna à regretter leur proximité, qu’elle trouvait étrangement agréable. Elle lança un « Merci, Chef ! », mi-militaire, mi-joueur, puis elle monta à l’étage tout en emportant sa tasse de thé. Anastasia était excitée à l’idée d’en découvrir plus et ouvrit la première porte à sa portée. La chambre d’Ezra l’accueillit dans un éclat de couleurs et lui arracha un sourire. Du peu de temps qu’elle avait passé avec la fillette, cette chambre lui correspondait à merveille, aussi étincelante que sa personnalité. L’assistante se donna bonne conscience en se disant que cette découverte était un pur hasard, et non le fruit de sa curiosité. La deuxième porte était la bonne. Elle se déshabilla et enfila le peignoir à disposition par-dessus ses sous-vêtements. La machine lancée, elle sécha ses cheveux et les attacha en un chignon nonchalant. Les minutes défilèrent rapidement, la nana patientait en savourant son thé chaud, la vue que lui offrait la verrière suffisait à distraire son esprit. Elle aimait cette maison de verre. Peu importait où elle posait les yeux, elle voyait la nature et ses délices. Quelques érables étaient encore parsemés de feuilles au rouge majestueux, tandis que des sapins les narguaient avec leur manteau épais, parés pour l’hiver. Un soupir de bien-être lui échappa. Ses vêtements enfin secs, elle se rhabilla et apprécia la chaleur qui l’enveloppait. La jeune femme quitta la pièce, oubliant la tasse vide sur la machine. Bordélique ? Ô que oui, répondrait son appartement d’un ton las. Drôle de défaut pour une assistante, mais elle savait être organisée lorsque sa paie était en jeu.

Curiosité, vilaine curiosité qui susurra à son oreille lorsqu’elle se trouva à nouveau dans le couloir. La seule porte restante la défiait presque de l’ouvrir. Des picotements dans les doigts. La voilà qui tournait la poignée de porte de la chambre de Nigel et la vision qui l’attendait la fit candidement rire. Elle aurait pu parier que telle était sa décoration, si impersonnelle, si indéchiffrable. Un peu comme son propriétaire, elle ne dévoilait rien et manquait cruellement de couleurs. Il n’y avait que le bleu époustouflant de la mer qui ressortait, un bleu inoubliable, semblable à ses yeux. La mer l’hypnotisa et elle sentit ses jambes se mouvoir vers la vitre, attirée par les vagues. La bélière retenant le pendentif qu’elle portait, avec lequel elle jouait constamment quand elle était anxieuse ou pensive, céda à ce moment précis. Elle ne remarqua pas qu’elle perdit le cadeau de son père, si cher à son cœur qu’elle ne le vendît jamais. Son instinct, ou l’odeur alléchante de la nourriture, la rappela à l’ordre. La quinzaine de minutes était largement écoulée. Elle s’empressa de sortir de la chambre, laissant derrière elle une lune en améthyste bordée d’or, unique preuve de sa curiosité.

« J’espère que vous êtes aussi doué de vos mains pour l’architecture que pour la cuisine ! », dit-elle en descendant les escaliers pour rejoindre Nigel, l’air de rien.
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· Re: there's a devil in heaven Mar 6 Déc - 9:57



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november 2022 w/@Anastasia Roseberry

Il semblait évident qu’Anastasia allait chamboulé la vie de Nigel. Comme ce grain de sable qui vient détruire un rouage pourtant bien huilé. Il semblait évident qu’il ressemblait de plus en plus à ce papillon de nuit attiré par ce feu incandescent. Qui connaît très bien les aboutissants d’un pas vers ce feu, mais qui ne peut s’empêcher de s’y approcher. Près. Trop près. La sentir soudain bien plus fragile qu’à l’accoutumé déstabilisa l’architecte. Elle se montra sous un aspect qu’il n’avait encore jamais vu. Capable d’adoucir son cœur. A elle ou à lui ? Probablement des deux. Son étreinte s’était de toute façon desserrée devant le constat d’une jeune femme trempée. Elle expliqua, la voix basse, qu’elle voulait profiter du jardin maintenant. Trop impatiente pour attendre l’été. Mais que, tout compte fait, elle ne serait pas contre une petite place dans le bureau. Est-ce que Nigel était satisfait de cette réponse ? Oui. Est-ce qu’il le laissa entrevoir ? Difficile à dire. Peut-être cet éclat dans son regard. Ce mouvement de lèvre en coin. Cette ride d’expression en moins entre ses sourcils. Un visage plus détendu devant l’éventualité de pouvoir observer, à loisir, ce petit bout de jeune femme travailler.

Il acquiesça à la réponse et lâcha prise. La laissant s’éloigner, dans un mélange de soulagement et de regret. Il proposa qu’elle puisse se sécher à l’étage pendant qu’il leur préparerait une omelette. Elle répondit avec son petit air de « même-pas-peur » que Nigel accueillit presque avec soulagement. Il avait tout de même peur d’être aller trop loin. Mais elle avait reprit un air jovial et se dirigea à l’étage, laissant son patron avec ses réflexions. Il la vit disparaitre, resta un instant à contempler les escaliers avant de prendre conscience qu’il divaguait. Il prit son téléphone et chercha un nom dans son répertoire. « Andrew ? C’est Nigel. Tu pourrais venir me faire de la place pour installer un bureau supplémentaire dans mon espace travail ? Merci. » Andrew c’était son collaborateur comme architecte d’intérieur. Ils se connaissent depuis les Etats-Unis et ce dernier à suivi Nigel en Angleterre pour continuer à travailler avec lui. Adepte d’une décoration épurée et végétale, les deux hommes s’étaient trouvé suffisamment de points communs pour établir un partenariat de confiance. Andrew viendrait donc faire de la place. Et découvrirait avec plaisir pour qui elle était destinée. Il savait que poser la question était superflue, que son ami botterait en touche, voir lui raccrocherait au nez. Le mieux, c’était de découvrir par lui-même, qui pouvait s’imposer dans l’espace vital de l’architecte.

Quand Nigel s’investît dans un projet, il ne le fait jamais à moitié. Soit il excelle, soit il ne le fait pas. C’est le cas de la cuisine. Il a appris à cuisiner mais n’en fait profiter que de rares personnes, dont sa fille. Une omelette, il n’y a rien de plus basique. Pourtant, il faut éviter qu’elle soit trop sèche, trop baveuse. L’assaisonner correctement, et qu’elle reste chaude le temps de la manger. Et voilà, Anastasia descendait, haranguant une nouvelle fois son patron. Il esquissa un sourire et lui présenta l’assiette. Une omelette parfaitement réalisée avec quelques branches de ciboulettes pour seul décor. « Profitez de votre repas. » Répondit simplement Nigel en reprenant son téléphone vibrant en main pour répondre à un appel. « Oui ? Très bien. On se retrouve là-bas. » Il raccrocha et continua de pianoter un instant. « On part dans cinq minutes. Un rendez-vous avec un promoteur. » Reprit l’architecte en pianotant sur son téléphone. « Hm. Une dernière chose. » Il leva les yeux sur son assistante. « J’héberge actuellement un ami qui a eu un accident. Il est sur fauteuil roulant. Il loge au rez-de-chaussée. Vous risquez donc de le croiser. »
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· Re: there's a devil in heaven Mer 7 Déc - 0:57


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୨୧

Perfectionniste. C’était écrit au marqueur rouge sur le front de son patron. Elle devait sûrement s’y attendre. Depuis son arrivée, il avait tout d’un bourreau de travail. Mais elle ne s’attendait pas à un tel degré. Il lui présenta une assiette sortie tout droit d’un livre de cuisine photoshopé. Elle rit intérieurement, mais le remercia sincèrement. Elle se lava les mains à la hâte puis s’installa à table, prête à engloutir ce plat sans cérémonie. La jeune femme remarqua néanmoins que son patron n’en fit pas de même. Il était déjà loin, dans son monde à lui, fait de rendez-vous et de travaux dont on ne voyait pas le bout. Elle arqua un sourcil, lui faisant comprendre silencieusement qu’il n’avait toujours rien mangé. Un repas chronométré fut sa seule réponse.

« Difficile d’en profiter en moins de cinq minutes. », ronchonna-t-elle.

Elle ne perdit pas une seconde de plus et prit sa première bouchée. Un soupir de satisfaction lui échappa. Il était définitivement doué, Nigel. Si elle disait qu’elle était conquise par une omelette, on l’aurait prise pour une folle. Elle faillit s’étouffer avec cette succulente - mais dangereuse - omelette lorsqu’il prononça le mot “ami”. Pas que son patron fût si désagréable, au final. Mais son emploi du temps semblait incompatible avec toute forme de sociabilité.

« Ça doit être dur pour lui... Mais un peu de compagnie ne me dérange pas, au contraire. »

L’heure tournait et ne lui laissait pas le plaisir d’imaginer cet ami, qui se révélerait être une bien mauvaise surprise. Son plat terminé et son verre d'eau avalé, Anastasia se dépêcha de ranger ses affaires éparpillées. Elle mit le carnet dans son sac et porta ses chaussures jusqu’à l’entrée, où elle les enfila rapidement. La jeune femme était impatiente à l'idée de sortir et en découvrir davantage sur l’univers de l’architecte. Et cela s’entendait.

« De quel projet s’agit-il ? Je suis pourtant sûre qu’il n’y avait rien d’écrit là-dessus pour aujourd’hui, s’exclama l’assistante. M'enfin, tant mieux, j'aime ce genre d'imprévu ! »

Elle était prête à quitter la maison, lorsqu’une brève sonnerie retentit. La brunette jeta un coup d’œil à son téléphone et lut le message de son petit frère. Une question, à propos de l’heure à laquelle elle rentrait, suivie de plusieurs émojis exprimant son empressement. William se disait que sa sœur serait plus présente avec ce nouveau job.  Pour sa mère, pour lui. C’était un adolescent qui voulait profiter de l’insouciance de la jeunesse. Des soirées entre amis qu’il anticipait, parce que jusque là il devait veiller sur sa mère la nuit, tandis qu’Anastasia travaillait. Cette dernière sourit tendrement devant son message et se tourna vers son patron, l’espoir de regagner un rythme de vie sain animant son regard.

« Cela nous prendra combien de temps ? Mademoiselle Surrey n’a rien noté sur mes horaires de travail… Ne croyez pas que je suis paresseuse, je veux seulement savoir ! », s’exclama-t-elle, ne voulant pas lui donner une mauvaise image - ou pire, une raison de la remplacer.
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